19 avril 2013

Chapitre des aventures en Italie ( en français )

« Ne me réveillez pas je vous en prie mais laissez-moi dormir ce sommeil ........... sur un char sans roues tiré par les chevaux du mistral »-Anna chantonnait alors que le ballon commençait à monter. Ses amis étaient excités par l’ivresse du vol et, en riant préoccupés, regardaient en bas les maisons et les gens qui devenaient de plus en plus petits. Elle était nerveuse mais heureuse de rentrer chez elle , elle avait envie de revoir sa famille et de faire connaître son île à ses amis . « Vous connaissez la Sicile ? » demanda-t-elle à ses amis. « Non ! Jamais été là ! » répondirent les trois. « Alcamo, ma ville, - dit Anna - est nichée entre le Mont Bonifato et les campagnes fertiles, connues pour leurs vignobles, qui descendent doucement vers la mer Tyrrhénienne.» « Tu as de la chance ! - répliqua Anton - la mer, la campagne, la montagne : tu peux choisir tous les jours où passer ton temps libre ! ». « Moi, je dois voyager plus de trois heures pour aller à la mer ! » « C’est vrai ! – répondit Anna- Mais les problèmes ne manquent pas. Tu sais ? J’ai appris de mes amis sur Facebook que le mont Bonifato , pendant mon absence, a été gravement endommagé par un vaste incendie, presque certainement volontaire, qui a détruit le bois et tué les animaux. La même chose s’est passée dans la Réserve Naturelle du Zingaro , véritable paradis de la nature, visité par beaucoup de touristes. Je ne peux pas comprendre comment il y a des gens si insensibles envers la nature. Qu’est-ce qu’ils ont intention d’obtenir par ce massacre ?. »

                                                                      
 « C’est l’une des raisons pour lesquelles notre vieille dame est de plus en plus malade- dit Arthur- elle souffre pour l’avidité de ces hommes qui n’hésitent pas à détruire tout ce qui empêche leurs objectifs. Ces hommes qui ne connaissent que leurs propres intérêts et ne respectent rien ni personne » « C’est vrai ! » dit Anna « et nous devons mettre fin à la dégradation et sauver Europe. » Arthur intervint : « Malheureusement, cette situation n’améliorera pas si nous ne trouvons pas tous les ingrédients de l’élixir et nous ne savons pas encore quoi chercher en Sicile !» Marie qui ne se décourageait jamais dit: « Nous trouverons certainement des indices qui nous aideront. » Et le temps s’écoulait, le ballon voyageait rapidement vers le sud. Après plusieurs heures de voyage, Anna aperçut au loin dans la mer un triangle de terre familier. La Sicile ! Enfin arrivés ! Son expression a été accueillie par des cris de joie des autres. « Regardez, regardez ! C’est magnifique ! C’est quoi ? » demanda Anton, en indiquant un paysage taché de neige, feu, fumée et lave qui se détachait dans le ciel. Anna sourit, elle comprenait son étonnement, et dit : « Ce que vous voyez là-bas est l’Etna, le volcan le plus haut d’Europe, il est toujours actif et quand il ne l’est pas . il est temporairement dormant. »


 Ils continuèrent à regarder les paysages changeants jusqu'à ce que le ballon, comme par enchantement, commença à descendre doucement jusqu’à toucher le sol. Anna reconnut immédiatement l’endroit : la place de l’ancien château de Alcamo. Il était sept heures du soir et il faisait très sombre puisqu'on était en Novembre . La place était presque déserte sauf un petit nombre de personnes qui regardaient un spectacle du Théâtre de marionnettes où le chevalier Roland luttait contre les Sarrasins. Le spectacle fut interrompu par leur arrivée et les peu de spectateurs intrigués par ce truc bizarre, s’approchèrent. L’un d’eux reconnut Anna : c’ était le vieux jardinier du parc de la place , un ami de son grand-père.. « Oh ! Anna, ma chérie, d’où viens-tu ? Et pourquoi en ballon ?! Je ne pensais pas qu’on pouvait encore voyager de telle façon ! Qui sont tes copains de voyage ? » demanda-t-il. « Ce serait trop long à raconter mais un jour, vous comprendrez - répondit Anna – Je connais ce qui est arrivé à la montagne Bonifato , combien de plaies pour notre chère Europe! Il n'y a pas une minute à perdre, nous devons accomplir notre mission le plus tôt possible. Mais comment? ". « Retrace les étapes de l'histoire de ton pays avec tes amis et trouverez ce que vous cherchez. » Anna se tourna vers ses amis pour chercher de l'aide à comprendre ces mots et quand elle se retourna pour lui demander ce qu'ils devraient faire , lui et le ballon avaient disparu. Surpris et un peu effrayés, ils se dirigèrent chez Anna. Sur le chemin, ils passèrent l’ ancien couvent « S. Francesco di Paola » où des religieuses cloîtrées vivaient dans la prière, et pas loin de là ils admirèrent la maison natale de Cielo d’Alcamo, grand poète ménestrel du 1200 et auteur du célèbre contraste « Rosa fresca aulentissima ».


 « Et nous voici chez moi »- Anna dit, s'arrêtant à la porte d'un immeuble ancien. Elle frappa et sa mère se précipita vers la porte. Elle les attendait impatiemment et les embrassa tous avec élan . Elle les invita à entrer. Le père d’ Anna qui les attendait dans le salon, les accueillit et se montra très amical envers eux. Il s’informa de leur voyage et se contenta de brèves réponses données par les garçons . Après avoir placé les bagages dans leurs chambres, les amis descendirent dans la cuisine où la mère d’Anna préparait le dîner et à peine elle se retenait de poser plusieurs questions parce qu'elle comprenait leur fatigue. Le dîner fut rapide parce qu’ ils ne désiraient qu’un lit chaud et confortable : le voyage avait été fatigant et il y avait encore beaucoup à faire. Il était 3h00 du matin, Anna se réveilla d'un sommeil agité, elle savait maintenant que tout dépendait d’elle. Elle connaissait bien la Sicile . Dès son enfance, elle avait aimé explorer des endroits inconnus. Elle aimait apprendre la culture, les habitudes, les coutumes des peuples qui avaient habité son île: Élymes, Grecs, Arabes, Normands ..... vestiges maintenant dominés par la négligence et les caprices de l'homme. Elle revit les deux précédents voyages à la recherche des ingrédients de l'élixir. Cette nuit-là semblait comme si le temps s'était ralenti. Anna était couchée dans son lit dans le silence de la nuit. Elle ouvrit ses yeux un instant et quand elle les referma elle s’en alla loin : elle pensait, rêvait, son esprit vagabondait libre à travers le temps et l'espace. Elle revint en Andalousie, où elle avait rencontré Marie, Arthur et Anton, se rappela du vieux sage et comprit le grand souci dans ses mots, l'espoir et la confiance placés en eux: sauver la pauvre l'Europe, ça était leur mission. Maria, Arthur, Anton, qui avait voulu cette rencontre? Pourquoi eux ? Qu’est-ce qui les avait amenés à accomplir une tâche si difficile? C'était comme si un fil invisible liait leur vie et les attirait là-bas, où quelqu'un voulait qu'ils soient. Anna revit les rives de l'océan, le tunnel, la dune, Bolonia, le caméléon au bout de forces. Elle repensa à Arthur, à sa grande consternation: aucun espoir de sauver Europe, et puis…… voici, quelque chose te parle, quelqu'un te montre le chemin, tu dois être là, écouter, voir, les signes ne manquent pas. Les pensées se poursuivaient, se chevauchaient, se confondaient. Elle revit la maison d'Arkady Fiedler, devenue un musée, les bois de chênes et combien d'efforts pour récupérer les glands de l'élixir ! Elle était confuse, ce n'est que vers cinq heures elle fut capable de se rendormir. Deux heures plus tard Maria fut réveillée par les rayons du soleil qui envahirent sa chambre. C'était une très belle journée, elle se leva, elle ne voulait pas perdre de temps, il fallait agir. Elle entra dans la chambre d'Anna, les cheveux embrouillés couvraient son visage , les vêtements de la veille étaient encore abandonnés aux pieds du lit, et elle dormait tranquille. Elle s'approcha d’elle en murmurant doucement : «Anna, réveille-toi!" Se tournant vers Maria, Anna ouvrit les yeux et se leva .Guidées par l'odeur délicieuse des gâteaux tout frais, elles entrèrent dans la cuisine où Arthur et Anton étaient déjà assis pour prendre leur petit déjeuner. La mère de Anna avait préparé un gâteau au chocolat, une tarte aux pommes, avait acheté des croissants et mis un pot de lait sur la table. Bien sûr, il ne pouvait pas manquer la cafetière pleine de café chaud. Les jeunes quittèrent la table, ils étaient vraiment satisfaits du petit déjeuner. De retour dans sa chambre, Anna, encore en pyjama, les informa du programme de la journée: « Nous irons à Erice peut-être que nous allons trouver quelques indices là-bas. » Ils se sont habillés et sont sortis rapidement , les mots d'Anna avaient suscité une forte curiosité. Erice, ce nom leur rappelait quelque chose ..... Un lieu de mystère, quand le brouillard l'enveloppait dans la nuit, et des sciences car il y avait le célèbre Centre "Ettore Majorana". À 9 heures, ils montèrent en voiture, Anna devant, car elle souffrait de mal de voiture : elle connaissait les tournants qui conduisaient à Erice et elle savait que le voyage ne serait pas facile. Arrivés aux portes de Erice, ils saluèrent la mère d'Anna en lui disant qu'ils auraient appelé dans l'après-midi pour aller les chercher. En marchant, la première chose qu’ils remarquèrent étaient des antennes géantes enveloppées dans un épais brouillard en contraste frappant avec les anciens murs cyclopéens. Anna expliqua aux autres que les habitants de Erice savaient que les antennes produisaient une grande quantité d'électro smog, mais après quelques batailles inutiles ils s’étaient résignés à vivre avec ça. Ils traversèrent la ville, pénétrant à travers des ruelles étroites que Marie, Arthur et Anton apprécièrent. Se promenant dans les rues ils admiraient, à travers les grilles, les cours fleuris et dans l'une de ceux-ci, Arthur prit une fleur et il le donna à Marie, qui rougit et le remercia d'un baiser. Après avoir parcouru un chemin si étroit, que Anton avait du mal à croire qu’il pouvait passer, ils sont arrivés sur une petite place, et de là ils ont pris un chemin escarpé et après quelques mètres, sur une ancienne porte en bois ils ont vu une inscription "CENTRE DE CULTURE SCIENTIFIQUE E. MAIORANA. "


 « Ettore Majorana - dit Arthur lisant l'inscription - mais qui était ce Maiorana? Que faisait-il? » « Maiorana - Anna répondit - était un grand physicien nucléaire de Sicile. Il a fait d'importants études sur les particules sub-nucléaires. » « La bombe atomique ... » - dit-il presque à lui-mê
me. « Exactement – répliqua Anna – des études importants, mais aussi de grands intérêts économiques et militaires. Maiorana, génie de la physique , a mystérieusement disparu en 1938 ". «Juste avant la Seconde Guerre mondiale »- s’exclama Arthur. « Ouais - Anna dit - et personne n'a jamais entendu parler de lui. Suicide, enlèvement, certains disent même qu'il est encore vivant ........ Sciascia, le grand écrivain sicilien a écrit un livre sur Maiorana. Qui sait, il est peut-être ici, à Erice, caché dans la brume de ce village perché sur la montagne. » Ils frappèrent à la porte et un homme très âgé, ouvrit et dit: «Les gars, qu'est-ce que vous voulez? Comment puis-je vous aider? " Anna répondit : « Nous cherchons un endroit où passé, présent et avenir se rejoignent sans se heurter.» Voici ses mots, mais d'où ils étaient venus? Ses amis se regardèrent les uns les autres, incapables de cacher leur étonnement. Le vieil homme avait compris: « Ici, vous trouverez sûrement ce que vous cherchez, vous êtes les bienvenus, n'hésitez pas à visiter le centre et vous trouverez les réponses à vos questions. » Il les introduisit dans une grande salon et leur expliqua les activités du centre où périodiquement des scientifiques le monde se réunissaient pour surveiller l'état de l'environnement . Après il prit congé en les invitant à visiter les locaux de la bibliothèque, le sismographe, les salles de conférences, et il leur dit que, à la fin de leur visite, il aurait été heureux de leur donner plus d'informations. Les amis regardèrent tout autour, par où commencer? Nombreuses portes à ouvrir, sur chaque porte une plaque, ils commencèrent de celle qui conduisait au sismographe où un chercheur très gentil leur montra, à travers le tracé , les activités sismiques en Sicile, et parla d'une île parue et disparue au bout de quelques mois , l'île Ferdinandea. « Combien de mystères qui entourent la Nature! » - observèrent les quatre amis. Après ils continuèrent à visiter le bâtiment et, pendant qu'ils étaient à l'intérieur de la bibliothèque, Arthur qui aimait les mathématiques, vit un livre de Pythagore, qui le fascinait beaucoup. Il le prit pour le feuilleter et clic! la librairie se mit à tourner. Il sauta en arrière et lorsque le mécanisme s’arrêta, il s’approcha de l’entrée avec prudence en découvrant un escalier qui montait si haut qu’on ne pouvait pas voir le sommet. Les autres demandèrent : « Que faisons-nous maintenant? » « Je pense que nous devrions aller voir qu' est- ce qu' il y a là- haut. Si le destin nous a amené ici, il y aura une raison.» dit Maria. Tous étaient d'accord avec elle mais ils devaient faire attention parce qu'ils ne savaient pas ce qui les attendait. En montant, ils regardaient de tous les côtés et alors qu’ils s'approchaient des dernières marches voilà ! quatre serpents longs et noirs à l’air menaçant se matérialisèrent en face d’eux. Les jeunes reculèrent et quand ils étaient assez loin de leur vue se demandèrent quoi faire. Anna dit qu'elle avait lu un livre de mythologie où les quatre serpents noirs étaient les gardiens des anciens trésors de Erice et ils ne pouvaient être rendus inoffensifs que par ceux qui manifestaient une énergie particulière née de l'amour entre la lune et l'eau de mer. Alors qu’elle disait ça, un rayon de soleil frappa la pierre de lune que Anna portait autour de son cou. Elle adorait les pierres précieuses et les cristaux pour leur beauté et parce qu'elle pensait qu’elles cachaient la force de la nature. Elle se souvint d'avoir acheté ce médaillon avant de partir comme porte-bonheur contre les dangers du voyage. Mais oui, c'était la pierre qui les aiderait contre les serpents ! Ceci dit, ils montèrent rapidement et Anna montra le médaillon étincelant aux serpents qui s'inclinèrent tout de suite pour laisser passer les jeunes. Ils se trouvèrent dans une salle très lumineuse au centre de laquelle il y avait un coffre en verre. En s'approchant, ils regardèrent : à l'intérieur il y avait un herbier. Arthur le prit: « Apium », tel était le titre. Il l'ouvrit et lit qu’ il s'agissait d'une plante qui poussait dans une petite ville près de là : Selinunte, en grec «Selinon » , d'après le nom de la plante sacrée à Séléné, la déesse de la lune. Apium était le nom de la même plante en latin. Quelque chose lui disait que c'était un élément sur lequel fonder leur recherche. Il montra l'herbier à Anna. «Que sais-tu de cette plante?" demanda. Anna regarda attentivement et répondit: «Cette plante pousse encore aujourd’hui à Selinunte et elle était représenté sur les pièces de cette ville au temps où elle était une colonie grecque. Je pense que c'est l'ingrédient que nous cherchons. » Ils prirent les informations sur la plante et se dirigèrent vers la sortie. Le vieux monsieur les attendait..... mais comment ça se fait qu’ils ne l’avaient pas reconnu avant? C’était toujours lui, le vieux sage: «C'est bien, les gars, vous avez trouvé les choses anciennes parmi les nouvelles, poursuivez votre chemin, allez au château de Vénus, et de là, continuez. » Il les salua avec un sourire et une étreinte pleine de confiance. Ils s’acheminèrent et rapidement ils arrivèrent à une esplanade et là, devant leurs yeux: le château de Vénus.


 Le soleil se couchait et ses rayons illuminaient, comme des projecteurs, en bas, les marais salants, et teignaient de rouge les tas de sel qu’on voyait au loin. Quel petit bijou! Prudemment, ils s'approchèrent de la falaise sur laquelle s'élevait le château, ils remarquèrent une ombre qui errait autour des murs, ils avaient peur mais la curiosité les poussa à suivre le mystérieux personnage qui s’était aperçu d’eux. Il errait parmi les buissons, puis disparut dans l’ enceinte du château. Ils tournèrent de l'autre côté des murs et ils arrivèrent à une ouverture, ils entrèrent et voici la même silhouette évanescente qui s'approcha d’ eux et, comme si un souffle de vent touchait leurs oreilles, ils entendirent se lever une voix: «Aceste est mon nom, je demeure ici depuis 2600 années, je ne peux pas quitter la ville que j’ai fondé avec Elimo. En bas, dans la vallée, quel bruit, quel trafic et combien de commerce , les Phéniciens à Mothya et à Drepanon, mais ici tout est calme, le temps s'est arrêté. Oh, quelle plaie, ces arbres de fer. » Il s'arrêta en soupirant et après il continua : « Je suis le fils de Egesta, belle jeune fille en fuite de Troie et du dieu du fleuve Crimiso, leur amour m'a conçu dans les eaux chaudes sulfureuses du fleuve, où il rencontre les eaux froides juste avant de se jeter dans la rivière Belice .. Oh ... l'eau, l'eau génère, unit, divise, purifie ... pensez ... l'Eau ... » En disant ces mots, il disparut. Les garçons se regardèrent stupéfaits. " L'eau! " – ils réalisèrent que un nouvel indice avait été ajouté. Ils ne dirent rien, pendant qu’ils descendaient. Anna savait où sa maman les attendait, surement dans un de ces délicieux café d’Erice qu’elle aimait bien. Elle était là-bas à les attendre, mais elle pouvait y rester encore longtemps, car le temps passait agréablement. « Je ne me souvenais presque plus ce qu’il voulait dire s’arrêter pour jouir de petits plaisirs que la vie nous offre. » Ceci dit, elle salua les gars et les invita à s’asseoir pour goûter les délices du lieu : les gâteaux d’Erice, combien de soin pour la préparation. Le comptoir de la pâtisserie était un spectacle de formes et de couleurs, gâteaux d’amandes, chaudes et parfumées ‘’genovesi’’, ‘’frutta di martorana’’……


 A la sortie du café, une nappe de brouillard dans les petites rues du village créait une atmosphère magique. Dans le silence ouaté ils entendaient seulement leurs pas. Arrivés au parking ils montaient dans la voiture pour aller à Trapani. Là-bas le coucher du soleil teintait de rouge les quelques nuages dans le ciel. La mère de Anna proposa: « Que pensez-vous d’un petit détour ? Nous pourrons aller aux marais salants qui au coucher du soleil offrent un spectacle ravissant de lumières et de couleurs et avec un peu de chance nous pouvons voir les flamants rose.» Les gars étaient heureux à l’idée attirante. Après cinq minutes, ils étaient sur place et comme avait dit la mère de Anna le spectacle était merveilleux. La mer bleue intense, des cumuls de sel, parfaitement alignés, dont quelques-uns soigneusement couverts par des tuiles de terre cuite et au loin les iles Egadi. Ils ont marché jusqu’au vieux moulin à vent, où le gardien du lieu, malgré l’heure, gentiment, fait voir l’ancienne technique de la préparation du sel qui se répète de siècle en siècle en leur montrant le fonctionnement du vieux moulin. Les gars en remerciant pour la cordialité, ont compris l’amour pour ces lieux. A la sortie ils s’engageaient dans un sentier qui reliait les bassins des salines. Anton et Maria marchaient lentement côte à côte en sachant qu’ils n’auraient jamais oublié ce moment. Ce n’était pas encore fini : une volée de flamants rose étaient encore là pour jouir des derniers rayons de soleil. Restés sans parler, enchantés par tant de beauté . Maintenant il fallait retourner à la maison. Le soir après diner, assis sur le lit de Anna, ils pensaient à cette fantastique journée et aux rencontres mystérieuses. « Demain nous irons à Sélinunte » dit Anna. Aux premières lueurs du jour, vu les milles choses à faire, les quatre amis se sont levés en même temps, et après un copieux petit déjeuner ils décidèrent de reprendre leur recherche. Le père de Anna s’offrit de les accompagner dans ce lieu qu’il avait envie de revoir et que surement avait beaucoup changé. Arrivés à Sélinunte en moins d’une heure, le père de Anna ne reconnaissait plus ce lieu qui était dans ses souvenirs. Une grande dune partageait le parc archéologique du centre-ville, des vilains immeubles construits illégalement. Ils se dirigèrent vers l’entrée du parc pour admirer les superbes temples de cette ancienne ville grecque du VI siècle avant J.-C.


 Une brise légère soufflait et le soleil brillait dans le ciel bleu qui seulement dans ce lieu créait des jeux de lumière et faisait paraître les temples comme peints sur une toile. Parmi les ruines les amis sautaient de pierre en pierre. « Anton, Arthur, regardons dans les ronces, on pourrait trouver la plante que nous cherchons ! – dit Anna. Ils allèrent vers le temple d’Héra, le seul qui se tient encore debout. Et voilà, un rayon de soleil éclaira une monnaie qui était parmi les ruines d’une ancienne stèle. Arthur, ébloui de ce scintillement, ramassa la monnaie, qui était exactement celle qu’ils avaient vue sur l’herbier ’’Apium’’, celle dont Anna avait parlé. Ils regardèrent tout autour et d’autres monnaies s’éclairèrent sous les rayons du soleil. « Regardez, - dit- Anton- elles nous indiquent un parcours, suivons-le ! Ils dépassèrent la dune et après avoir beaucoup marché, ils arrivèrent, enfin, à l’Eau : l’embouchure de la rivière Belice où ils virent une petite plante qui était exactement ce qu’ils cherchaient : l’Apium. Ils la cueillirent délicatement en la mettant dans le coffret, c’était chose faite !


 Il fallait seulement un ingrédient et l’Europe serait guérie pour toujours. Le soleil haut dans le ciel, ils s’assirent sur le sable et Anton embrassa Anna qui rougit. En admirant l’horizon, ils se sentirent heureux. Tout à coup le ciel devint gris, il fallait retourner au parc où le père de Anna les attendait pour rentrer à Alcamo. En effet, il était inquiet car il ne voyait plus les jeunes dans le parc, mais quand ils arrivèrent, il se sentit plus tranquille. Ils déjeunèrent chez Anna, puis ils se reposèrent un peu. L’après-midi, Anna proposa d’aller visiter le Château. « C’est l’ancien château des Comtes de Modica du 1300 » - dit- elle aux amis. Ils entrèrent et visitèrent les amples salles, dans l’une d’entre elles on avait aménagé le petit théâtre des ‘’Pupi Siciliani’’ et ils se sont souvenus de leur arrivée quand dans la place, devant le château, quelques spectateurs regardaient le spectacle des marionnettes et ils rencontrèrent un vieil homme qui leur avait souhaité la bienvenue et après était disparu. Ils retournèrent là où ils virent une petite plante de grenadier et parmi ses branches un petit mot : « Les gars ayez soin de moi, ne me laissez pas mourir, trouvez un lieu où je puisse pousser et donner des fruits ». Encore eux, encore un devoir à accomplir. En prenant la petite plante, ils se regardèrent tout autour, quel espace juste là dans cette place où ils étaient arrivés. Des enfants jouaient à se poursuivre et d’autres déterraient le sable restant après des travaux avec des bèches. Anton emprunta les jouets, les enfants les regardèrent étonnés, mais en comprenant que quelque chose d’important était en train d’arriver, ils donnèrent leurs petits outils et observèrent. Arthur et Anton déterraient pour bien planter la petite plante qui dans ce lieu aurait eu l’espace pour pousser et donner des fruits, puis en s’adressant aux enfants qui observaient attentivement ils dirent:« Nous vous confions cet arbre, ayez soin de lui ».


 Ils les remercièrent en s’en allant. Marie et Anna étaient fières et satisfaites. Ils allèrent dans la place où de nombreux jeunes étaient dans les cafés, leur brouhaha ne faisait pas comprendre leurs discours. Les amis observèrent les jeunes aux cafés avec des boissons, tous ensembles à partager leur solitude, tous ensembles, mais avec les yeux sur leurs portables ou en écoutant leurs Ipod sans voir qui était auprès d’eux et sans entendre qui leur parle. Anna pensa : « Le monde n’est pas un écran, il faut aller, connaitre et surtout aimer pour se sauver ! » En rentrant chez elle, Anna rejoignit ses parents dans la chambre et dit : « Papa, maman, vous m’avez appris à aimer la vie, la nature et les cultures des différents pays. Encore une fois, je dois aller, vous comprendrez, je dois aller sauver Europe avec mes amis.» Ils l’ont écoutée en silence, ils savaient qu’Anne ne se serait pas arrêtée. Ils connaissaient son envie d’apprendre, de connaitre. Le lendemain ils se sont fait conduire au port de Castellammare. Un splendide bateau à voile était là pour les attendre. Ils saluèrent les parents de Anna . Levée l’ancre, ils se remirent aux vents, se firent bercer par les vagues, ils virent plusieurs couchers du soleil, aubes, vols de mouettes, sauts de dauphins, enfin un jour ils seraient parvenus aux côtes atlantiques de la France : Herbignac les attendait.

1 commentaire:

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