21 décembre 2012

19 décembre 2012

Chapitre en Espagne. Version française.


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Chapitre 1

Il faut avoir un personnage: le vieux sage, mage et herboriste qui proposent une mission aux jeunes, celle de trouver les ingrédients nécessaires à l’élaboration de la potion.
Ce vieillard portait un chapeau vert, qui, en le posant sur la tête du jeune Arthur, tout en prenant les mains d’Anton, leur permettait de voyager dans le premier pays où ils devaient trouver le premier ingrédient (salive de caméléon), ce pays est l’Espagne. Là-bas, ils retrouveront leurs amies, Maria et Anna, qui se joindront à eux pour la suite de l’aventure.
Le vieux sage les a prévenus aussi qu’ils ne pourront pas sortir du pays avant qu’ils ne trouvent l’ingrédient et qu’ils le mettent dans un coffre spécial, qu’ils découvriront plus tard. Une fois cette étape réalisée, ils trouveront la manière de voyager dans le pays suivant pour prendre le deuxième ingrédient, sinon, ils resteront bloqués et seront atteints par la même maladie qui affecte l’Europe.

Chapitre 2

Le voyage fut compliqué. Les enfants sentirent un intense vertige et une secousse mentale qui dura plus que quelques secondes.
Mais ils avaient une mission et étaient disposés à la mener à bien même si ils étaient sujets à affronter de nombreux dangers.


En ouvrant les yeux, ils se trouvèrent devant le portail de la maison dont Maria leur avait parlé et Arthur était déjà en train de sonner. Avant de pouvoir réagir et de se rendre compte de ce qu’il faisait, une femme avait déjà ouvert:

  •  Que veux-tu mon petit? lui demanda-t-elle.
  •  Et bien…
  • Que vous arrive-t-il? Vous voulez entrer et visiter la maison? Ce n’est plus l’heure pour les visites, c’est terminé, mais si vous voulez je peux vous laisser passer. Cette vieille maison se nourrit de jeunes enfants comme vous, pour entretenir la mémoire de son vieux propriétaire.
  • Est-ce qu’une fille qui s’appelle Maria vit ici?
  • Non, elle n’est pas là mais je suis sa mère. Vous êtes ses amis de Briére ?
  • Oui, nous sommes venus chercher Maria et Anna.
  • D’accord, je suis la mère de Maria mais elle n’est pas là. Cette maison est la maison où est né notre poète le plus connu.
  • Ah ou! Quel était le nom de son propriétaire? Nous l’avons oublié…
  • Ah, ces étudiants…! Rafael! Rafael Alberti, poète de la Génération de 27! Il est né dans cette ville, et, comme vous, il n’aimait pas aller au collège. Il préférait l’air de la mer et des bois. Malheureusement il n’en reste plus beaucoup. Allez, venez, entrez pendant que je termine le travail et que je ferme. Plus tard, je vous emmènerai voir Maria et Anna, elles seront très surprises!
Les enfants entrèrent dans un hall ensoleillé où se trouvaient une chambre et des escaliers. En entrant dans la chambre, ils découvrirent des dessins, des peintures, des photos et des étagères remplies de libres. Tout cela appartenait au poète.
Rapidement, ils virent que d’un d’eux brillait, ils se rapprochèrent donc. C’était le livre La arboleda perdida, et Anton commença à lire:


«Dans la ville gaditane d’El Puerto de Santa Maria, à la droite d’un chemin, bordé de figuiers, qui continuait jusqu’à la mer, (…) se trouvait un lieu mélancolique plein de genêts appelé la Arboleda Perdida».
D’un seul coup, la chambre s’assombrit et une voix sortit du livre et continua la lecture. C’était la voix du poète…
«Tout là-bas était un souvenir: les oiseaux tournant autour des arbres; le vent, allant de genêt en genêt, soufflant sur des cimes vertes et hautes pour les agiter et se sentir bruyant. Tout là-bas rappelait le passé et un vieux bois d’antan. La lumière elle-même n’était qu’un souvenir de la lumière, dans ce bois dépourvu de mon sang.»
Une fois la lecture terminée, le poète leur parla:
-Allez au bois perdu de mon enfance. Cherchez parmi les genêts. C’est là que vous trouverez ce que vous recherchez. C’est un paradis de soleil et de vie. Si vous êtes attentifs, vous y verrez des caméléons identiques à ceux que je voyais. Mais vous devez être plus discrets qu’eux, qui sont des experts en camouflage.
La voix disparut et la chambre retrouva sa lumière originelle. Ils avaient déjà une piste. Un chemin à suivre. Ils étaient contents et déterminés.
La dame entra dans la chambre et leur dit qu’il était l’heure de fermer. Ils étaient fatigués et affamés. Mais où était ce lieu?
  • Madame, savez-vous où se trouve l’endroit appelé «la arboleda perdida?
  • Ah! Vous êtes enfin intéressés, non? Alors venez avec moi, ma fille Maria qui étudie près de ce lieu, vous y emmènera. En ce moment elle est avec son amie italienne qui est venue la voir. Venez, suivez-moi. Je vis près d’ici. Ceci est mon travail, je suis chargée de m’occuper de la maison natale du poète, c’est désormais une fondation.
C’était une femme jeune, aimable, habituée à parler aux jeunes. Elle était sympathique et cordiale, qualités caractéristiques les peuples du sud. Elle riait de tout, même des choses qu’elle-même disait. Pendant le trajet pour aller à sa maison, elle n’arrêta pas de parler. Elle demanda comment ils étaient venus, ce qu’ils étudiaient, pourquoi leurs parents ne les accompagnaient pas… Et même pourquoi ils étaient venus si couverts, avec la chaleur qu’il faisait, car chez elle tout le monde portait des vêtements moins «chauds».
Arthur, qui était très timide, ne sut pas quoi dire et resta muet, mais Anton s’en sortit très bien et dit qu’ils étaient en train de réaliser un projet, grâce à une bourse de recherche, et que Maria leurs avait dit par facebook qu’ils pouvaient dormir chez elle.
La femme acquiesça et répondit qu’il n’y avait plus rien à dire, ils resteraient chez elle et Maria les accompagnerait là où ils auraient besoin.
Une fois arrivés, la femme cria depuis la porte et l’appela 
  • Mariiiiiia… Viens! Regarde avec qui je suis. Ce sont les enfants que tu as connus en France, ils sont venus à l’association ce matin et ils vont rester quelques jours avec nous, le temps qu’ils fassent un travail de, je ne sais quoi, qu’ils sont en train de faire.
Maria descendit les escaliers, son amie Anna la suivait. Quand elles virent les enfants, elles n’en revenaient pas. Mais si, c’était eux, leurs amis, Arthur, de France, et Anton de Pologne, qui venaient enfin les voir.
Arthur leur raconta la nécessité de trouver un caméléon, sans pour autant leur révéler le secret de la mission.


 Ana, qui, même si elle n’était pas de là-bas, connaissait très bien l’endroit car elle venait presque chaque été voir son amie, leurs dit que ce serait très dur car la ville avait beaucoup changé et que presque tout le chemin qui mène à la mer n’est plus de pins et de genêts mais de routes, maisons, et bâtiments. Ils avaient même construit un centre commercial et maintenant les jeunes s’amusent d’avantage dans ce centre que sur le sentier de pins qui menait à la mer qui, de manière très juste, recevait le nom de «chemin des amoureux».
La jeune fille était très sensible à la beauté. Elle aimait la lecture et pendant son temps libre, elle aimait écrire. Elle collectionnait aussi les pierres précieuses, qui l’attiraient par leurs couleurs et par le mystère qu’elles cachent en étant directement liées au cœur de la Terre. Chez Anna, qui était sicilienne, on retrouvait la force et les énigmes du volcan qui siège sur son île.
Maria, en revanche, était une jeune fille audacieuse et courageuse. Elle aimait la nature et l’aventure, elle aimait faire connaissance de nouvelles personnes, découvrir leurs cultures, leurs modes de vie, et elle avait un don pour parler avec les autres. Rapidement, elle fit en sorte que les jeunes se sentent comme chez eux. Elle leur montra la maison et leur dit où ils pouvaient dormir. Elle leur parla de ses amis, du groupe écologique auquel elle appartenait, de ses inquiétudes et ses motivations. Avec joie, elle leur annonça que le lendemain ils iraient trouver ce lieu qu’ils cherchaient et qu’ils essayeraient de trouver un caméléon y que, si ils ne le trouvaient pas là-bas, ils iraient aux «Toruños», autre endroit de cette ville, qui était devenu un espace naturel protégé. L’homme prenait peu à peu conscience du pouvoir de destruction qu’il exerçait sur la nature, c’est pour cela qu’il se devait de réserver quelques espaces et les protéger de lui-même.
Arthur et Anton étaient déjà si fatigués et affamés qu’ils n’entendaient que des «bla-bla-bla…bla-bla-bla…» sortir de la bouche de Maria. Et ils pensaient, mais dans cette maison, on mange à quelle heure? D’accord nous sommes ses invités, mais il est trois heures de l’après-midi. Nous sommes des héros mais nous avons toujours un grand besoin de manger. Qu’est ce qu’ils mangent tard les espagnols!
Et enfin, la voix de la mère de Maria:
  • Les enfants, on mange!
Ils descendirent les escaliers et se dirigèrent vers un petit hall fleuri. C’est vrai qu’il faisait chaud. La table était remplie, jambon, gazpacho, croquettes, tortilla de pommes de terre. C’était des aliments rafraichissants qu’ils n’avaient pas l’habitude de manger car ils venaient de pays plus froids. Pendant qu’ils mangeaient, la mère de Maria se faisait de l’air avec un éventail et insistait constamment pour qu’ils mangent et goûtent tout, que c’était délicieux. Arthur et Anton se rendirent compte qu’ils devaient dire quatre ou cinq fois qu’ils ne voulaient pas quelque chose pour que leurs hôtes arrêtent d’insister. Cela faisait partie des habitudes, de la même manière que manger si tard et faire la sieste.
Après avoir mangé, ils se rendirent dans leur chambre pour se reposer. L’heure de la sieste était aussi silencieuse que la nuit. Si on parlait, c’était en chuchotant. Maria s’approcha pour leur dire que pendant l’après-midi, ils iraient avec ses amis au châtelet, c’est ainsi que les gens de la ville appelaient le château San Marcos, ancienne mosquée arabe, où, dit-on, est apparue la vierge et qu’un roi chrétien lui composa une chantefable en hommage.


Ils connurent les amis de Maria et Anna. Ils étaient joyeux, ils aimaient la fête, ils parlaient fort et riaient de tout. Un d’eux proposa d’entrer dans les jardins du château et c’est ce qu’ils firent. Ils restèrent tous ensemble là-bas jusqu’au petit matin. Arthur et Maria s’écartèrent un petit peu du groupe et se promenèrent. Ils partageaient le même intérêt pour la nature et la même préoccupation à propos de sa dévastation. A un moment, Arthur fut sur le point de révéler à la jeune fille la raison de son voyage, quelle était sa mission. Ce ne fut pas utile, car apparut entre les ruines le coffre dont avait parlé le vieux sage. C’était une boîte en osier, décorée de coquillages, de petites branches sèches et quelques étranges boules de fibres végétales. L’enfant fut si surpris, que la jeune fille comprit tout de suite que la boîte renfermait un secret qu’elle ne laisserait pas s’échapper. C’est ainsi que Arthur lui parla de la maladie d’un membre de sa famille, de l’étrange épidémie, du vieux sage herboriste, du secret de l’élixir, capable d’arrêter cette maladie et du voyage qu’ils avaient fait pour trouver les ingrédients.
Décidemment, Maria et son amie n’allaient pas rester en retrait, ils réussiraient ensemble. Ils commençaient dès le lendemain. Ils ne pouvaient pas perdre un seul instant. Ils prirent le coffre et s’en allèrent à la maison. Avec le coffre entre les mains, ils sentaient les battements de la nature et même si ils étaient agoniques et fragiles, en aidant la nature, ils pourraient la sauver. La nature était toujours un mystère et c’est grâce à elle-même qu’elle pourrait se sauver. Elle avait juste besoin de jeunes désireux de l’aider.
Les quatre amis sortirent très tôt le lendemain matin. Ils se dirigèrent d’abord vers la mer par ce chemin d’arbres et de genêts dont parlait le poète, mais ils ne virent que des routes goudronnées, des voitures, des bâtiments. Un paysage de grues, de camions et de bruits qui n’avait plus rien à voir avec ce qu’il était. Maria leur raconta que la plupart des caméléons furent écrasés par les voitures. C’était des animaux qui marchaient très lentement et en traversant un chemin, devenu route, une voiture passait et les tuait. Sa mère lui raconta que les derniers qu’elles avait vus étaient tous écrasés par une voiture. Moi je ne me souvenais plus quand en avais-je vu un pour la dernière fois.



Ils arrivèrent enfin à l’endroit recherché. Maintenant ce n’était plus qu’un petit parc fermé où on avait installé des toboggans et des balançoires pour enfants. Quelques pins rappelaient la forêt qui existait auparavant et il reste encore des genêts à fleurs blanches et jaunes qui parfumaient l’air. Mais ils avaient beau chercher, les caméléons ne peuplaient plus les genêts depuis bien longtemps.
  • Nous devrons aller aux Toruños, dit Maria, c’est un espace protégé. On le trouvera peut-être là-bas.


Quel endroit magnifique: les marais, la pinède, l’embouchure du fleuve sur une plage vierge, les dunes et les lagunes! Anna commenta que la première fois qu’elle est venue elle a vu des flamants dans les marais salants. Le soleil reflétait les couleurs du paysage, le ciel d’un bleu intense, le vert des pins, le jaune du sable, la variété des fleurs. Tout ceci, ajouté aux sons du vent, de la mer, des oiseaux… Là-bas, ils le trouveraient!
Dans le centre écologique de la zone, ils purent louer des vélos pour parcourir le parc. Ils parlèrent avec les responsables de la réserve pour savoir s’ils avaient vu des caméléons, le guide leur dit que même si ils essayaient de conserver l’environnement, c’était une tâche compliquée, car il était trop tard et quelques espèces étaient en voie d’extinction, comme le caméléon était désormais protégé par la loi, et qu’on mettait des amendes aux personnes qui les capturaient. Mais même ainsi, il y a toujours des personnes qui ne respectent pas la nature et qui jettent des canettes, des sacs en plastique… Ils étaient fatigués de devoir ramasser des poubelles dans le parc. Les enfants décidèrent de les aider en nettoyant la plage avec les responsables du parc.
Aucun des enfants n’avait vu un caméléon pour de vrai, ils le connaissaient juste grâce aux livres. Ils savaient ce qu’étaient leurs yeux globuleux qui regardaient dans toutes les directions, sa queue frisée, sa langue agile lorsqu’il s’agit de chasser des mouches, et surtout comment ils changeaient de couleur pour désorienter leurs poursuivants. Mais ils n’en avaient jamais vu.
Avant de partir, le gardien, en remerciement, leur offrit un petit olivier qui avait poussé spontanément d’un noyau d’olive et qu’il avait semé dans un pot.


Anna dit qu’ils voulaient l’olivier et qu’ils le planteraient comme symbole de la mission qu’ils allaient mener à bien. Ils le prendraient en rendant les vélos. La jeune fille eut besoin de raconter ses sensations et de les laisser à jamais gravées dans sa mémoire. Le soir même, elle les écrirait dans un cahier, qui ferait office de journal intime.
Ils passèrent leur journée à parcourir les marais, ils se reposèrent au soleil, en silence, en contemplant les genêts et les arbres. Ils écoutèrent le vent et la mer, mais aussi les cris d’élèves qui, accompagnés par leurs professeurs, découvraient à bord d’un petit train ce qu’était une réserve écologique.


Le soleil se couchant, le lieu était encore plus beau, teinté des couleurs du coucher de soleil il était donc compliqué de partir de ce merveilleux lieu. Surtout si en plus tu ressens que tu rates ta mission. Une vague de scepticisme et de tristesse envahit les enfants. Maria se rapprocha d’Arthur. Elle savait comment il se sentait. Il n’y avait plus d’espoir, la civilisation détruit tout. Petit à petit nous devrons nous habituer à vivre sans les belles choses du monde. Elle essaya de consoler son ami en lui disant ces choses mais la réaction d’Arthur fut inattendue:
  • Non, Maria, non ! Ce n’est pas ça, comprends-le. Ce n’est pas une histoire d’espaces réservés, ni de modes de vie, ce n’est pas une mode de l’écologique d’une poignée de fous. C’est tout le contraire, il faut mettre les choses à l’endroit et commencer à comprendre que la nature n’est pas une partie de la civilisation et de l’homme mais que c’est l’homme qui est une partie de la nature et jusqu’à ce que nous comprenions ceci, notre recherche désespérée du bonheur continuera.
Maria comprit que le problème était plus grave et que par conséquent la solution serait plus compliquée à trouver. Il fallait retourner aux origines de l’homme pour changer sa mentalité et sa conscience. C’est sûr, la vieille Europe malade devait prendre cet élixir qui la transformera et qui lui fera retrouver sa vraie humanité perdue dans la civilisation.
  • Je comprends, Arthur, ne perds pas espoir. Nous sommes jeunes et nous lutterons pour y arriver. Le futur nous appartient et nous ne nous laisseront pas vaincre.
Elle se rapprocha de lui et lui prit la main. Arthur serra fort la main qu’elle lui tendait.
  • Je connais un autre chemin! dit soudain Maria, retournons au point de départ: le Non Plus Ultra.
  • Que veux-tu dire par là? demanda Arthur
  • Oui, la clé se trouve dans ce que tu as dit! Les hommes ont dépassé les limites de la connaissance et se sont crus les maîtres du monde. Où étaient ces limites à l’époque des grecs et des romains?
  • Je ne sais pas, répondit le jeune homme.
  • Eh bien, les colonnes d’Hercule, au détroit de Gibraltar, les limites du monde connu, la dernière frontière pour les navigateurs de l’époque. Une fois le détroit dépassé, s’ouvrait un lieu inconnu plein de craintes. Si l’homme n’a pas utilisé correctement la connaissance et la science, c’est peut-être là-bas que se trouve notre salvation. Demain nous irons aux ruines romaines de Bolonia et avant, comme Ana insista, ils planteraient le petit olivier dans le parc du poète, dans le bois perdu. Elle parlerait avec Anna de sa conversation avec Arthur. Elle l’avait vue écrire un journal intime et cela lui avait paru une bonne idée de laisser un témoignage de ce qu’elle avait vécu pour le moment et de, elle en était sûre, ce qui lui réservait le destin.


La clarté commençait à s’imposer sur l’obscure noirceur de la nuit. Petit à petit, la lune laissait place au soleil. Arthur, assit sur le rebord de la fenêtre, observait, impatient, le petit coffre dans lequel ils devraient mettre les ingrédients.
-De la salive de caméléon, bien sûr! On en trouve partout …!-dit-il à voix basse, avec une pointe ironique et amère dans la voix
Il regarda vers la fenêtre, alors qu’il écoutait le rythme changeant de la respiration d’Anton. Il avait besoin de sortir, d’aller à la recherche de ce fameux caméléon, il ne pouvait plus attendre. Il se leva et se dirigea d’un pas léger vers Anton.
-Eh, Anton, réveille-toi! -Anton se retourna dans son lit- Allez, allez, on doit partir –Dans dix minutes -répondit Anton, avec une voix roque à cause du sommeil.
-Non, allez on doit partir maintenant.
Anton se leva petit à petit, pour éviter d’avoir la tête qui tourne. Arthur sourit en voyant le visage endormit d’Anton.
Qu’est ce qu’il y a? –dit Maria, qui venait de franchir la porte.
Derrière elle apparut Ana, frottant ses grands yeux marron, et baillant. Elles étaient toutes les deux drôles à voir.
-Je n’en peux plus d’attendre, Maria -dit Arthur en répondant à la question qui n’avait pas encore été posée, mais que tout le monde avait en tête- J’ai peut-être une occasion de la sauver, mais nous n’avons pas beaucoup de temps. Les personnes meurent, tu sais? Si nous ne nous dépêchons pas, tout ça n’aura servi à rien.
-Doucement, Arthur, ne t’inquiète pas. Laisse nous le temps de nous habiller et nous chercherons de nouveau -dit Anton, détendant l’atmosphère.
Une demi-heure après, le soleil brillait déjà. Les quatre enfants sortirent par la porte de derrière, en essayant de faire le moins de bruit possible. Ils cherchèrent le bus le plus proche qui les emmènerait à Bolonia.
-Je suis convaincue que vous allez adorer -dit Maria, dont la joie se voyait dans ses yeux bleus.
Arthur se motiva un petit peu en voyant le visage joyeux de son amie. Mais il ne pouvait pas effacer de son esprit la tristesse qu’il ressentait à l’idée de ne pas arriver à temps. Anton observait le paysage, qui changeait peu à peu. Des petites maisons et des champs défilaient devant ses yeux jusqu’au moment où il vit la mer, qu’il n’avait pas l’habitude de voir de si près dans son pays. C’était un paysage inouï. Aucun d’eux ne s’imaginait voir un tel paysage. Au fond, la mer, d’une eau pure et cristalline. Depuis la plage on pouvait parfaitement voir l’Afrique, car seulement 14 kilomètres les séparaient. Le téléphone portable d’Anna lui souhaita la bienvenue au Maroc. A droite, on devinait le manteau vert des cimes des pins et en son flanc, une immense dune, aussi gigantesque qu’une montagne, qui prenait racine dans la mer. Et depuis cette même plage, tu pouvais voir les colonnes d’un temple romain et ses statues. Comme une prémonition qu’ils étaient dans le bon endroit, ils virent passer par le détroit un groupe de dauphins qui nageaient vers l’océan.



  • Comment un tel lieu peut-il exister ? dit Anton, habitué à la neige de son pays, -je me sens grand, géant, comme Hercule. L’Afrique est là-bas et je peux presque la toucher, et je suis en Europe. Dans mon dos, comme témoignage muet du temps qui passe, se trouvent des ruines romaines et ce soleil, qui réchauffe, et ces arbres qui se différencient du bleu du ciel, et cette dune, immense, que le vent fait chavirer à tel point qu’elle a l’air vivante. Et en plus, il n’y a personne. La plage n’est pas urbanisée.
  • C’est que l’accès à cet endroit est compliqué, comme tu as pu le constater. Allez, on va se baigner dans la mer, lui suggéra Anna.
Ils n’hésitèrent pas, ils se dévêtirent rapidement et plongèrent dans ces eaux transparentes, dans lesquelles on pouvait voir les poissons. L’eau était très froide et les vagues étaient grandes et écumeuses. Ils se sentirent libres. Le goût salé de la mer, l’impression de petitesse qu’ils ressentaient, plongés dans cette masse d’eau vive, qui s’agitait avec les vagues. Ils nagèrent et jouèrent sans se poser de question. Ils se sentirent de nouveau comme des petits enfants.


Il était déjà plus de midi, et les intestins des enfants commençaient déjà à grogner. Ils n’étaient pas encore habitués à l’horaire espagnol. Ils ne mangaient jamais si tard. Le gargouillement d’Arthur fut le plus bruyant de tous, ce qui provoca des éclats de rire.
-C’était mon estomac, hein –dit-il gêné.
Cette affirmation provoca un éclat de rire à Maria, dont le regard était figé sur Arthur, sans pouvoir penser à autre chose. Ses yeux étaient aussi profonds que la mer, et aussi brillants que les étoiles. C’était si...
-La terre appelle Maria, tu me reçois? –lui dit Anna, la sortant de ses rêves.
-Eh, quoi? -dit Maria, qui sentait qu’elle rougissait.
-Tu as amené à manger? -demanda Anna, avec un sourire complice.
-¡Ah, oui! Une seconde –repondit-elle, se tournant pour chercher dans s apetite valise verte- C’est là! –dit-elle joyeusement.
Elle repartit un petit tupperware à chacun, avec des couvercles de différentes couleurs, et dans lequel il y avait quelque chose de marron doré. En ouvrant le tupperware et en sentant, de la bouche d’Arthur sortit un petit cri de plaisir.
-Ca sent bon! –dit-il émerveillé alors qu’il le prenait pour goûter- Hum... c’est quoi?
-C’est un bifteck pané. Hier ma mère m’en a laissé quelques-uns préparés pour aujourd’hui, et avant de sortir, j’ai décidé d’en prendre.
Personne ne parlait alors qu’ils mangeaient. Parfois, Maria regardait Arthur, et s’il s’en rendait compte, elle se retournait et rougissait de nouveau.
Quelques heures plus tard, le soleil commençait déjà à se coucher. Ils se promenaient au bord de l’eau, pendant que Maria leur racontait des histoires de son enfance, qu’elle allait avec sa famille à cette plage où elle jouait dans l’eau jusqu’au crépuscule.
-On mangeait des sandwichs de tortillas...
- Et des biftecks panés? L’interrompit Anton
-Oui, des biftecks aussi –répondit Maria enchantée à l’idée qu’Anton ait tant apprécié la nourriture préparée par sa mère.
Pendant qu’ils se promenaient, Ana regarda une pierre, où était gravé quelque chose. La jeune fille s’arrêta, appelant les autres.
-Que se passe-t-il? –Demanda Maria préoccupée.
-Venez, je crois que j’ai trouvé quelque chose! -dit Anna
La pierre était usée et moisie. Malgré tout, les lettres étaient parfaitement déchiffrables. Avec précision et fermeté, quelqu’un avait écrit dessus:



Chers voyageurs:

Le voyage a été compliqué, et il sera dur, mais vous ne devez pas regarder derrière, car tout travail a une récompense. Vous devrez passer par beaucoup d’autres lieux, et vous vivrez des aventures insoupçonnées, mais maintenant je vous dis seulement qu’au plus haut point, vous trouverez le cœur de Bolonia, et avec lui, la raison de votre présence ici. Et souvenez-vous: tout peut s’accomplir si le rêve est possible.

A votre service:

Un humble serviteur



-Que veut-il dire par “le point le plus haut”? -dit Maria perplexe

Anna commença à regarder autour d’elle. Le point le plus haut. Le cœur de Bolonia. Notre objectif... Il était clair pour elle que lorsqu’il parlait d’objectif il se référait au caméléon, et à propos du point le plus haut, et bien, logiquement, il se référait à un lieu élevé, sûrement, la dune. Mais, le cœur de Bolonia? Elle ne comprenait pas cette partie. Elle continua à regarder autour d’elle. L’amphithéâtre? Le musée? Son regard se dirigea, sans qu’elle ne s’en rende compte, vers les dunes, et en levant les bras, elle commença à courir, en criant:
-Suivez-moi les amis, je sais où c’est!


Et elle partit en courant en direction de la montagne de sable Le sable brûlait les pieds, ce qui fit qu’ils se dépêchèrent toujours plus. Parfois ils glissaient vers le bas, comme si tu étais en train de monter un escalator en sens contraire. Ils rigolèrent beaucoup tous les quatre à cause de cette drôle de sensation.
Au final, Anton fut le premier à atteindre le sommet et s’assit en attendant ses amis. Il voulut faire une blague à Ana en faisant semblant de la pousser pour qu’elle tombe tout en bas mais lui-même se chargea de l’aider pour qu’elle ne tombe pas. Ils rigolèrent beaucoup de cette blague.
Ils étaient enfin arrivés au sommet, après cette divertissante ascension. Anton s’assit près d’Anna, observant le paysage qui les entourait désormais. Même si la lumière s’assombrissait, le paysage s’illuminait de lui-même. Entouré par des montagnes et la mer, qui brillait majestueuse devant lui, Anton décida qu’il ne pourrait pas mourir avant de revenir dans cet endroit. Arthur fut incapable de s’asseoir, ni de contempler le paysage. Il regardait des deux côtés, sans être capable de trouver quelque chose. Une grotte, un arbre, n’importe quoi. Rien, il n’y avait rien.


La nuit était enfin tombée sur la plage froide de Bolonia. Maria voulait partir, mais Arthur ne voulait pas. “S’il te plait, Maria –avait-il dit- ceci est très important pour nous tous, nous ne pouvons pas partir comme ça, les mains vides. S’il te plait, sois confiante, ne perds pas espoir. Mais le froid commençait à le faire trembler et ses dents claquaient.
- Tu as froid? –lui demanda Arthur.
-Oui, dit Maria à mi-voix

Arthur serra alors Maria dans ses bras, elle qui sentait à quel point ses joues rougissaient. Elle remercia l’obscurité de la nuit qui empêchait à Arthur de voir son visage. Elle décida de ne pas bouger, de rester comme ça, dans cette position, entre ses bras, c’était une offre du destin qu’elle ne pensait pas refuser.
Deux heures de plus passèrent. Le froid torturait toujours les enfants, mais ils ne pouvaient pas se laisser vaincre. Tout d’un coup, derrière quelques genêts, on entendit un bruit, et les branches commencèrent à bouger. Les quatre se levèrent en même temps, dans un mouvement presque comique. D’entre les genêts sortit le visage familier du vieil arboriste.
-Je vois que vous avez eu du mal à arriver jusqu’ici, mais j’ai apprécié votre détermination, et votre loyauté. J’ai ici la dernière épreuve. Derrière moi va s’ouvrir une porte, qui vous conduira, par le biais d’un passage secret, au cœur de Bolonia. Le caméléon est là-bas. Bonne chance!

Et comme il est arrivé, le vieillard s’en alla. Les enfants avancèrent sans parler. L’intérieur du passage était obscur et humide. Les racines couvraient le plafond, du sable et des insectes tombaient. Plusieurs fois, des insectes tombèrent sur Anna, provoquant quelques petits gris de dégout. A chaque pas qu’ils faisaient ils pénétraient de plus en plus dans l’obscurité.
Après avoir parcouru une longue distance une lumière commença à briller devant leurs yeux. Ils commencèrent à courir, soulagés de pouvoir voir. Ils arrivèrent dans une grande ferme, où les mêmes racines qui, avant les avaient horrifiés, les émerveillaient désormais. La lumière venait du centre de la ferme, ou se trouvait un énorme être vert, avec des yeux exorbités, énormes, et dont le regard était triste. Sa peau pleine d’écailles, sa longue queue qui se dressait droit, avec un petit cercle au bout. Ils étaient devant le caméléon.
De plus, sortaient des racines et toujours plus de racines, qui se rejoignaient sur les murs de la ferme. De certaines, poussaient de petites fleurs, dont les fruits n’étaient ni plus ni moins que de la lumière. Ils comprirent alors:


-Le cœur de Bolonia-dit Ana d’une voix triste.
-Mon Dieu –murmura Maria- il est énorme…
-Oui, il est énorme -dit Ana, en mettant sa main dans son sac- Il va mourir! Il languit! Il est épuisé, son cœur bat lentement!

Elle sortit de son sac un petit flacon en verre que lui avait donné le vieux sage, dans le dos des autres, quand ils sont entrés dans la grotte. Elle se rapprocha de lui sans peur. Quand elle se trouva face à lui, ils se regardèrent dans les yeux. L’animal ouvrit la bouche et un filet de bave sortit. Cet instant fut magique. Anna comprit l’animal et se dépêcha d’ouvrir le coffre pour que la bave coule dedans.

C’est alors que la lumière du caméléon brilla toujours plus, les laissant aveugles. A l’intérieur de leurs esprits, ils entendirent la voix du vieillard disant:

“Vous avez accompli la dernière épreuve. Vous avez été très courageux, et vous vous êtes dépassés. Ana, tu as été capable de voir plus loin que personne. Anton, Arthur, Maria ne croyez pas que je ne vous ai pas observés. Vous avez été courageux en ayant confiance en votre objectif et en même temps, fidèles à vous-mêmes. Vous avez terminé votre mission en Espagne. Nous nous reverrons très vite”

La voix disparut en même temps que la lumière aveuglante, et les jeunes apparurent en haut de la dune. Il commençait à faire jour, et les premiers rayons de l’aube bourgeonnaient sur la mer. Ana regarda sa main. Dans celle-ci, se trouvait un petit flacon en cristal, avec un bouchon en liège, et dans lequel se trouvait un liquide brillant et collant qu’elle se dépêcha de mettre dans le coffre. Un sourire se dessinait sur son visage.
-Nous avons réussi! –cria-t-elle en levant la main.

Les autres l’imitèrent, criant de joie, et levant les mains en l’air. Ils avaient réussi! Ils avaient dans le coffre le premier ingrédient de l’élixir. Et maintenant, quoi? Ils étaient tous d’accord: A dévaler la dune!


La nuit tombait déjà, ils rangèrent tout ceci dans les sacs et dévalèrent. Ils faisaient des tours vers le bas mais se sentaient entourés par quelque chose de plus que par du sable. Quelque chose qui prenait de la vitesse, comme une spirale qui les emmenait au loin.
En effet, ils avaient trouvé la manière de se transporter dans le pays suivant où ils devaient continuer la recherche des autres ingrédients de l’élixir.

16 décembre 2012

Prémière péripétie du récit en espagnol.

Nos élèves viennent de terminer la rédaction de la prémière péripetie de notre récit, celle qui se passe en Espagne. Ils l'ont fait à leur classe de literature avec leur professeure Fe Hinojosa. Ils ont travaillé d'une façon colaborative et ils ont compté avec les impressions que ses partenaires de la France, la Pologne et L'Italie leurs ont envoyées. Ils ont écrit en espagnol d'abord et maintenant ils voient comment traduire avec leurs profs de français. Ils ont eu des très bonnes idées et beaucuop d'imagination.
Au cours de la semaine prochaine, la version en français sera publiée sur ce blog.  


"  No fue fácil el viaje. Los muchachos sintieron un vértigo intenso y una sacudida en sus cabezas que duró algo más que unos segundos.
   Pero tenían claro cuál era su misión y estaban dispuestos a llevarla a cabo a pesar de los riesgos que encerraba y los peligros con los que se podían encontrar.



   Cuando abrieron los ojos se encontraron delante del portal de la casa de la que María les había hablado y Arthur estaba con el dedo tocando el timbre. Antes de que pudiera reaccionar y darse cuenta de lo que estaba haciendo, se vio ya con una señora que había abierto:
- ¿Qué deseas muchacho? – le preguntó
- Pues…
- ¿Qué os pasa? ¿Queréis entrar y ver la casa? No es hora de visitas, ya han terminado, pero si queréis os puedo dejar pasar. Esta vieja casa se nutre de muchachos como vosotros, hace que su viejo dueño permanezca vivo en la memoria.
-        ¿Vive aquí una chica que se llama María?
-        No, aquí no es pero yo soy su madre. ¿Sois sus amigos de Briére?
-        Sí, hemos venido a buscar a María y a Anna.
-        Bien, yo soy la madre de María, pero aquí no es. Esta es la casa natal de nuestro poeta más famoso.
-        !Ah, si...!, ¿cómo era el nombre de su dueño? Es que lo hemos olvidado
-        ¡Ay, los estudiantes…! ¡Rafael! ¡Rafael Alberti, poeta de la Generación del 27! Nació aquí en esta ciudad, y como a vosotros no le gustaba ir al colegio. Prefería el aire del mar y de las arboledas. Desgraciadamente quedan pocas ya. ¡Anda, venga, entrad ya mientras yo termino el trabajo y cierro. Luego os llevaré con María y Anna, se van a llevar una gran sorpresa.
Los muchachos entraron a un patio soleado donde había una habitación contigua y unas escaleras. Pasaron a la habitación y allí se encontraron con dibujos, pinturas, fotografías y estantes con libros. Todos pertenecían al poeta.
De pronto, vieron que de uno de ellos  salía una especie de luz y se acercaron. Era el libro La arboleda perdida, y Antón empezó a leer:
  “En la ciudad gaditana de El Puerto de Santa María, a la derecha de un camino, bordeado de chumberas, que caminaba hasta salir al mar,(…) había un melancólico lugar de retamas blanca y amarillas llamado la Arboleda Perdida”
De repente, la habitación se oscureció y del libro salió una voz que continuó la lectura.  Era la voz del poeta…
“Todo allí era un recuerdo: los pájaros rondando alrededor de los árboles; el viento, trajinando de una retama a otra, pidiendo copas verdes y altas para agitarlas y sentirse sonoro. Todo allí sonaba a pasado, a viejo bosque sucedido. Hasta la luz caía como una memoria de la luz, en aquella arboleda perdida de mi sangre"





Terminada la lectura, el poeta les habló:
-Id a la arboleda perdida de mi infancia. Buscad entre las retamas. Allí encontraréis lo que buscáis. Aquello es un paraíso lleno de sol y vida. Si estáis atentos veréis camaleones, igual que los veía yo. Pero tenéis que ser más sigilosos que ellos, que son unos expertos en el camuflaje.
Se apagó la voz y la habitación recobró su luz original. Ya tenían una pista. Un camino que seguir. Estaban contentos y animados.
La señora apareció por la habitación y les dijo que ya era hora de cerrar. Se sentían cansados y hambrientos. ¿Dónde estaría ese lugar?
-Señora, ¿dónde podemos encontrar un lugar llamado “la arboleda perdida”?
- Ah! ¡Ya estáis interesados, ¿no? Pues venid conmigo, mi hija María que estudia cerca de allí, os llevará. Ahora está con su amiga italiana que ha venido a verla. Venid, seguidme. Yo vivo muy cerca de aquí. Este es mi trabajo, me encargo de cuidar la casa natal del  poeta, ahora es una Fundación.
  Era una mujer joven, amable, acostumbrada a tratar con jóvenes. Tenía la simpatía y la cordialidad que caracterizaba a los pueblos del sur. Se reía muy fácilmente, incluso de las cosas que ella misma decía, para luego, poder reírse. Durante el trayecto a su casa, no paró de hablar. Preguntó sin discreción cómo habían venido, qué curso estudiaban, por qué estaban sin sus padres… Incluso por qué vestían tan abrigados con el calor que hacía, que allí todo el mundo llevaba ropa más “ligerita”.
Arthur, que era más tímido, no supo qué contestar y se quedó callado, pero Antón salió muy bien del paso diciéndole que estaban allí realizando un proyecto, gracias a una beca de investigación, y que María les había dicho por facebook que podían quedarse en su casa.
La mujer asintió y les dijo que no había nada más que hablar, se quedarían allí y María los acompañaría en lo que les hiciera falta.
Una vez que llegaron al domicilio, la señora dio un grito desde la puerta y la llamó:
-Maríííía… ¡Ven! Mira con quién vengo. Son los chicos que conociste en Francia que han venido a la Fundación esta mañana y se van a quedar con nosotras unos días, mientras realizan un trabajo de, no sé qué, que están haciendo.
María bajó las escaleras y detrás venía su amiga, Anna. Cuando se vieron los chicos no podían creerlo. Pero si eran ellos, sus amigos, Arthur, de Francia y Antón, de Polonia, que por fin venían a velas.
 Arthur les habló a las chicas de la necesidad de encontrar algún camaleón, sin revelarles aún el secreto de su misión. Anna, que, aunque no era de allí, conocía muy bien el lugar pues venía casi todos los veranos a ver a su amiga, les dijo que eso sería muy difícil ya que la ciudad había cambiado mucho y casi todo el camino que lleva al mar ya no es de pinos y retamas sino de calles, casa y edificios. Incluso habían construido un centro comercial y ahora los jóvenes se divierten más en el comercial que en el sendero de pinos que llevaba al mar y que, de forma tan acertada, recibía el nombre de “Camino de los enamorados”.
Se le notaba a la muchacha un alma sensible a la belleza. Era amante de la lectura y en sus ratos libres le gustaba escribir. También era aficionada a coleccionar  piedras preciosas, le atraían por su color y por el enigma que encierran al ser conocedoras del corazón de la Tierra. En Anna, que era natural de Sicilia, no podía pasar desapercibida la fuerza y los misterios del volcán que guarda su isla.
María, en cambio, era una joven audaz y atrevida. Le gustaba la naturaleza y la aventura. Era curiosa de la gente, de sus costumbres, de su forma de vida y tenía una enorme facilidad para comunicarse con los demás. Pronto hizo que los jóvenes se sintieran como en casa.Les enseñó la vivienda y les dijo donde podían dormir. Les habló de sus amigos, del grupo ecológico al que pertenecía, de sus inquietudes y motivaciones. Con alegría, les dijo que mañana irían a ese lugar que buscaban e intentarían encontrar algún camaleón y que, si no lo encontraban allí, irían a los Toruños, otro lugar de esta ciudad, que se había convertido en un espacio natural protegido. El hombre poco a poco tomaba conciencia de su poder de destrucción de la naturaleza y por eso tenía que reservar algún espacio y protegerlo de sí mismo.
Athur y Antón estaban ya tan cansados y hambrientos que oían a María como un lejano “bla-bla-bla…bla bla bla…” Y pensaban, pero, en esta casa ¿cuándo se come? De acuerdo, seremos sus huéspedes pero son ya las tres de la tarde. Somos unos héroes pero seguimos teniendo una enorme necesidad de comer. ¡Qué tarde comen los españoles!
Y por fin, la voz de María-madre:
-Niños, ¡a comer!
Bajaron las escaleras y se dirigieron a un fresco patio con flores. Es cierto que hacía calor. La madre de María había preparado una mesa abundante, con jamón, gazpacho, croquetas, tortilla de patatas… Eran alimentos refrescantes que ellos no solían tomar pues venían de países más fríos. Mientras comían, la madre de María se echaba aire con un abanico y les insistía constantemente en que comieran y lo probaran todo, que estaba muy bueno. Arthur y Anton se dieron cuenta de que tenían que decir cuatro o cinco veces que no querían  algo para que sus anfitriones dejaran de insistir. Formaba parte de la costumbre, del mismo modo que comer tan tarde o dormir la siesta.
Cuando comieron se fueron a su habitación a descansar. La hora de la siesta era tan silenciosa como la noche. Si se hablaba era muy bajito. Así se acercó María a decirles que por la tarde irían con sus amigos al castillito, que es como denominaban la gente de la ciudad al castillo de San Marcos, antigua mezquita árabe, donde dicen se apareció la virgen y un rey cristiano le compuso unas cantigas en alabanza.


Conocieron a los amigos de María y Anna. Eran alegres, les gustaba la fiesta, solían hablar muy alto y reían por todo. Uno de ellos propuso entrar en los jardines del castillo y así lo hicieron. Estuvieron hasta bien entrada la madrugada reunidos allí. Arthur y María se apartaron un poco del grupo y pasearon por los alrededores. Compartían el mismo interés por la naturaleza y la misma preocupación por su devastación. En un momento, Arthur estuvo a punto de revelarle a la muchacha el motivo de su estancia allí, cuál era su misión. No hizo falta, pues entre las ruinas de piedras apareció el cofre del que le habló el viejo sabio. Era una caja de mimbre, adornada con conchas marinas, pequeñas ramas secas y unas extrañas bolas de fibra vegetal. El muchacho se sorprendió tanto, que la muchacha comprendió enseguida que aquello encerraba algún misterio que ella no iba a dejar escapar. Fue así como Arthur le habló de la enfermedad de su pariente, de la extraña epidemia, del viejo sabio-herborista, del secreto del elixir, capaz de detener esa enfermedad y del viaje que habían emprendido para encontrar los ingredientes.
Decididamente María y su amiga no se iban a quedar atrás, juntos lo lograrían. Mañana mismo se ponían en acción. No podían perder ni un solo instante. Cogieron el cofre y se fueron para la casa. Con el cofre entre las manos sentían  los latidos de la naturaleza y aunque, eran agónicos y débiles, con su ayuda podrían salvarla. La naturaleza seguía siendo un misterio y en ella misma estaba su salvación. Solo necesita de jóvenes deseosos de conseguirlo.
Muy temprano salieron al día siguiente los cuatro amigos. Se dirigieron en primer lugar al mar por ese camino de árboles y retamas que hablaba el poeta, pero por allí solo vieron calles asfaltadas, coches circulando por ellas, edificios construidos o en nueva construcción. Un paisaje de grúas, camiones y ruidos que nada tenía que ver con lo que era antes. María les contó que los camaleones, casi todos, perecieron atropellados por los coches. Eran animales que andaban muy lentamente y al cruzar un camino, convertido en carretera, pasaba un coche y los mataba. Su madre le dijo que los últimos que ella había visto estaban siempre aplastados por un coche. Y no recordaba ya, cuando fue el último que vio vivo.




Llegaron al lugar. Hoy era solo un pequeño parque cercado donde habían instalado toboganes y columpios para niños. Unos pocos pinos recordaban la arboleda que fue en su día y aún quedaban algunas retamas de flores blancas y amarillas que perfumaban el aire.  Pero por más que buscaron, las retamas estaban vacías de sus antiguos inquilinos.







-Tendremos que ir a Los Toruños – dijo María – Ese es un espacio protegido. Allí puede que lo encontremos.
¡Qué lugar tan hermoso: las marismas, el pinar, la desembocadura del río en una playa virgen, las dunas y las lagunas! Anna comentó que la primera vez que estuvo en ese lugar vio flamencos en las salinas. El sol resaltaba los colores del paisaje, el cielo de un azul intenso, el verde de los pinos, el amarillo de la arena, la variedad de las flores. Todo ello, junto con los sonidos del viento, del mar, los pájaros… ¡Allí lo iban a encontrar!


En el centro de recursos ambientales que había en la zona, pudieron alquilar unas bicicletas para recorrer el parque. Hablaron con los responsables de la reserva para saber si ellos habían visto camaleones por allí y el guía les dijo que aunque intentaban preservar ese medio natural, era muy difícil, pues ya era un poco tarde y algunas especies estaban en peligro de extinción, como el camaleón estaba ahora protegido por la ley, y que se multaba a las personas que los capturaban. Pero incluso así, todavía hay personas que no respetan la naturaleza y tiran latas, plásticos… Estaban cansados de recoger basura en el parque. Los chicos decidieron ayudarles limpiando la playa con los responsables del parque.
Ninguno de los jóvenes había visto en verdad un camaleón, solo lo conocían por los libros. Sabían de sus ojos abultados que miraban en todas direcciones, su cola rizada, su lengua ágil para cazar moscas,  y sobre todo cómo cambian de color para despistar a sus perseguidores. Pero nunca habían visto uno.
Antes de despedirse, el guarda en agradecimiento les ofreció un pequeño olivo que había surgido espontáneamente de un hueso de aceituna y que él había sembrado en una maceta.
Anna dijo que sí lo querían y que lo plantarían como símbolo de la misión que iban a llevar a cabo. Lo recogerían al devolver las bicicletas. La muchacha sintió la necesidad de contar sus sensaciones y dejarlas impresas en la memoria para siempre. Esa misma noche las escribiría en un cuaderno a modo de diario.




Pasaron el día recorriendo las marismas, descansaron al sol, en silencio, observando las retamas y los árboles. Oyeron el viento y el mar, pero también el griterío de escolares, que acompañados de sus profesores, eran llevados en un trenecito a contemplar lo que es una reserva ecológica.
Caída la tarde, el lugar era aún más hermoso teñido de los colores  del ocaso y costaba trabajo irse de allí. Sobre todo si nuevamente sientes que fracasas en la misión. Un halo de escepticismo y tristeza invadió a los muchachos. María se acercó a Arthur.  Sabía cómo se sentía.  No había esperanza, la civilización lo arrasa todo. Poco a poco tendremos que acostumbrarnos a vivir sin las cosas bellas del mundo. Intentó consolar a su amigo diciéndole estas cosas pero la reacción de Arthur fue inesperada:

-                   ¡No, María, no!. No es eso, entiéndelo. Esto no es cosa de espacios protegidos, ni de estilos de vida, no es una moda de lo ecológico, para unos cuantos locos. Es al revés, hay que darle la vuelta a las cosas y empezar a comprender que no es la naturaleza una parte de la civilización y del hombre sino que es el hombre una parte de la naturaleza y hasta que no lo entendamos así seguiremos perdidos en busca de la felicidad.

María comprendió que el problema era más grave y también más complicada la solución. Había que volver a los orígenes, cambiar la mentalidad y la conciencia de los hombres. Es cierto, la vieja Europa enferma debe tomar ese elixir que la transforme y le haga recuperar su verdadera humanidad perdida en la civilización.


-                   Lo entiendo, Arthur, no te desanimes. Somos jóvenes y lucharemos para conseguirlo. El futuro es nuestro y no nos dejaremos vencer.

Se acercó a él y le cogió una mano. Vio cómo Arthur  le correspondía apretando fuertemente esa mano que ella le ofrecía.



-      !Ya sé otro camino! -dijo de repente María- Volvamos al punto de partida: el  Non Plus Ultra.
-                   ¿Qué quieres decir?- preguntó Arthur
-                   !Sí, en lo que has dicho está la clave!  Los hombres han atravesado los límites del conocimiento y se han sentido dueños del mundo ¿Dónde estaban esos límites, según los antiguos griegos y romanos?
-                   No sé - respondió, el joven.
-                   Pues, las columnas de Hércules, en el estrecho de Gibraltar, los límites del mundo conocido, la última frontera para los antiguos navegantes del Mediterráneo. Traspasado el estrecho, se abría un lugar desconocido lleno de temores. Si el hombre no ha usado bien el conocimiento y la ciencia, es allí donde quizá se encuentre la salvación. Mañana iremos a las ruinas romanas de Bolonia y antes, como insistió Anna, dejarían plantado el pequeño olivo en el parque del poeta, en la arboleda perdida. Hablaría con Ana de su conversación con Arthur . La había visto escribir en un diario y le pareció buena  idea la de dejar testimonio de todo lo vivido por el momento y de lo que, estaba segura, aún les reservaba  el destino.



La claridad empezaba a ceñirse sobre la oscura negrura de la noche. Poco a poco, la luna iba dando paso al sol. Arthur, sentado en el alféizar de la ventana, observaba impaciente el pequeño cofre en el que deberían meter todos los ingredientes.
 -Saliva de camaleón, por supuesto, ! como eso está por todas partes …!-dijo en voz baja, con un deje irónico en su amarga voz
  Miró hacia la ventana, mientras escuchaba el ritmo cambiante de la respiración de Antón. Necesitaba salir, e ir en busca de ese dichoso camaleón, no podía quedarse a esperar. Se levantó y se dirigió a paso ligero hacia Anton.
 -!Eh, Anton, despierta! -Antón se revolvió en su cama- !Vamos, vamos, tenemos que irnos!
 -Diez minutos más -respondió Antón, con su voz ronca por el sueño.
 -No, venga, tenemos que irnos ya.
  Antón se incorporó poco a poco, para evitar marearse. Arthur se sonrió ante la visión del rostro dormido de Antón.
 -¿Qué pasa? -dijo María, que acababa de entrar por la puerta.
  Tras ella apareció Anna, restregando sus grandes ojos castaños, y bostezando. Ambas tenían un aspecto algo cómico.
 -No puedo esperar más, María  -dijo Arthur, contestando a la pregunta que aún no había sido realizada, pero que todos tenían en mente- Quizás tenga una oportunidad de salvarla, pero no tenemos todo el tiempo del mundo. Las personas mueren, ¿sabes? Si no nos apresuramos, todo esto no habrá servido de nada.
 -Tranquilo, Arthur, no te preocupes. Deja que nos vistamos y salimos a seguir buscando -dijo Anton, relajando el ambiente.
 Media hora después, el sol alumbraba todo. Los cuatro jóvenes salieron por la puerta de atrás, intentando hacer el menor ruido. Fueron en busca del autobús más cercano, que les llevara a Bolonia.
 -Estoy segura de que os encantará -dijo María, con gran alegría en sus azules ojos.








  Arthur se animó un poco al ver el rostro feliz de la joven. Pero no podía borrar de su mente el desasosiego que sentía ante la idea de no llegar a tiempo. Antón observaba el paisaje, que iba cambiando poco a poco. Pequeñas casas y campos pasaban ante sus ojos hasta que se abrió a su vista el mar, que en su tierra era tan extraño de tener cerca. Era un paisaje inaudito. Ninguno de ellos podía imaginar un lugar como aquél. De fondo, el mar, con unas aguas limpias y cristalinas. Desde la playa, perfectamente, podían ver África, pues la separaban 14 Kilómetros nada más. El teléfono móvil de Anna le dio la bienvenida a Marruecos. A la derecha se divisaba el verde manto de las copas de los pinos y en su falda, una inmensa duna, gigantesca como una montaña, que adentraba sus pies en el mar.  Y desde la misma playa podías ver las columnas de un templo romano y sus estatuas. Como una premonición de que estaban en el sitio adecuado vieron pasar por el estrecho un grupo de delfines que iban al océano.

-                   ¿Cómo puede existir un lugar así? - dijo Antón, acostumbrado a la nieve de su país – Me siento grande, gigante, como Hércules. Está allí África, que casi la puedo tocar, yo estoy en Europa. A mis espaldas, como testigo mudo del tiempo, las ruinas romanas y este sol, que calienta, y estos árboles que cortan el azul del cielo y esa duna, inmensa, que el viento la mueve y parece que está viva. Y además no hay nadie. La playa está sin urbanizar.
-                   Es que su acceso ya has visto que no es fácil. Venga, vamos a bañarnos en el mar – le sugirió Anna.

No lo dudaron, rápidamente se desvistieron y se metieron en esas aguas transparentes, en las que se podían ver los peces. Estaba muy fría y las olas eran grandes y espumosas. Se sintieron libres. El sabor salado del mar, lo pequeños que eran, allí metidos en esa mole de agua viva, que se agitaba con las olas. Nadaron y jugaron desprovistos de preocupaciones. Volvieron a sentirse como niños pequeños.




  Ya pasaba el medio día, y las tripas de los jóvenes comenzaban a rugir. Aún no se habían acostumbrado al horario de España. Ellos nunca comían tan tarde. El rugido de Arthur sonó sobre todos los demás, provocando las risas entre ellos.
 -Que conste que ha sido mi estómago -dijo apurado.
  Esta afirmación provocó una boba sonrisa en María, que se había quedado mirando a Arthur, sin poder pensar en otra cosa. Sus ojos eran tan profundos como el mar, y con una luz tan brillante como las estrellas. Era tan...
 -Tierra llamando a María, ¿me recibes? -le dijo Anna, sacándola de sus ensoñaciones.
 -Eh, ¿qué? -dijo María, sintiendo como se le sonrojaban las mejillas.
 -¿Trajiste comida? -pregunto Anna, con una sonrisa cómplice
 -¡Ah, sí! Un momento -contestó, girándose para rebuscar en su pequeña maleta verde- ¡Aquí están! -dijo alegremente.
  Repartió una pequeña fiambrera a cada uno, con tapaderas de varios colores, cuyo interior había una masa de un tono marrón dorado. Al abrir la fiambrera y olerlo, Arthur soltó un gritito de placer.
  -¡Qué bien huele! -dijo maravillado mientras lo cogía para probarlo- Hum... ¿qué es?
  -Se llama filete empanado. Ayer mi madre dejó algunos preparados para hoy, y antes de salir, decidí coger unos cuantos.

  El silencio cubrió a los cuatro jóvenes mientras disfrutaban de su comida. De vez en cuando, María miraba a Arthur, y si  él se daba cuenta, María se volvía, nuevamente sonrojada.

  Horas más tarde, el sol ya empezaba a caer. Estaban dando un paseo por la orilla de la playa, mientras María les contaba antiguas historias de cuando era pequeña, e iba con su familia a esa playa donde jugaba en el agua hasta el crepúsculo.
 -Comíamos bocatas de tortillas...
 -¿Y filetes empanados? -la interrumpió Anton
 -Sí, filetes también -contestó María encantada ante la idea de que a Antón le hubiera gustado tanto la comida que había preparado su madre.

Mientras que iban paseando, la mirada de Anna se dirigió a una piedra, donde había algo tallado. La chica  se quedó inmóvil, alarmando a los demás.
 -¿Qué ocurre? -preguntó María preocupada.
 -¡Venid! ¡Creo que he encontrado algo! -dijo Anna



  La roca estaba desgastada y mohosa. A pesar de ello, las letras se podían leer perfectamente. Con precisión y firmeza, alguien había escrito en ella:

                        Queridos viajeros:

            Duro ha sido el viaje, y duro seguirá siendo , pero no debéis mirar atrás, pues todo tiene una recompensa. Habréis de pasar por muchos más lugares, y viviréis aventuras
            insospechables, mas ahora solo os digo que, en el punto más alto, encontraréis el
            corazón de Bolonia, y con él, vuestro propósito aquí. Y recordad: todo se puede lograr siempre que se pueda soñar.

                                                                       Se despide atentamente:

                                                                                              Un humilde servidor



-¿Qué querrá decir con “el punto más alto”? -dijo María aturdida

  Anna comenzó a mirar a su alrededor. El punto más alto. El corazón de Bolonia. Nuestro propósito... Tenía muy claro que con lo de su propósito se refería al camaleón, y con lo de punto más alto, pues, lógicamente, a un lugar elevado, seguramente, la duna. Pero, ¿el corazón de Bolonia? No entendía esa parte. Siguió mirando a su alrededor. ¿El anfiteatro?  ¿El museo? Su mirada se dirigió, sin pensar, hacia las dunas, y levantando las manos, comenzó a correr, gritando:
  -¡Seguidme chicos, ya sé donde es!
  Y salió corriendo en dirección a la montaña de arena. Los pies quemaban y eso hacía que corrieran más deprisa. A la vez se resbalaban hacia abajo, como si estuvieras subiendo unas escaleras mecánicas en sentido contrario. Se rieron mucho los cuatro con esta sensación.



   Al fin, fue Antón el primero en alcanzar la cima y se sentó a esperar a sus compañeros. Quiso gastarle una broma a Anna haciendo como si la empujara  para que rodara por la arena hacia abajo pero él mismo se encargó de sujetarla para que no cayera. Ambos se rieron de la broma.
  Tras esa divertida subida, al fin habían llegado a la cima. Antón se sentó cerca de Anna, observando el paisaje que ahora los rodeaba. Aunque la luz empezaba a oscurecerse, el paisaje brillaba con luz propia. Rodeado por montañas y el mar, que brillaba majestuoso ante él, Anton decidió que no podría morir sin antes volver a aquel lugar. Arthur no fue capaz de sentarse, ni de contemplar el paisaje. Miraba para un lado y para el otro, sin ser capaz de encontrar nada. Una cueva, un árbol, cualquier cosa. Nada, no había nada.
   La noche ya había caído sobre la  fría playa de Bolonia. María había hecho amago de marchar, pero Arthur se había negado. “Por favor, María -había dicho- esto es muy importante para todos, no podemos irnos así, con las manos vacías. Por favor, ten esperanza, no te desanimes. Pero el frío empezaba a hacerle tiritar y sus dientes castañeaban.
 -¿Tienes frío? -le preguntó Arthur.
 -Sí-dijo María a media voz.

  Los brazos de Arthur se colocaron al instante alrededor del cuerpo de María, quien empezaba a notar cómo sus mejillas empezaban a arder. Agradeció la oscuridad de la noche que le impedía a Arthur ver su cara. Decidió no moverse, quedarse así, en esa posición, entre sus brazos, era una oferta del destino que no pensaba rechazar.
   Pasaron dos horas más. El frío seguía torturando a los jóvenes, pero no podían dejarse vencer. De repente, tras unas retamas, se oyó un sonido, y las ramas comenzaron a moverse. Los cuatro se levantaron al mismo tiempo, en un gesto casi cómico. De entre las retamas salió el rostro conocido del anciano herborista.
 -Veo que no os ha sido fácil llegar hasta aquí, pero me ha conmovido vuestro empeño, y vuestra lealtad. He aquí la última prueba. Tras de mí se abrirá una puerta, que os conducirá por un pasadizo hasta el corazón de Bolonia. Allí está el camaleón. !Buena suerte!

  Y tal y como había aparecido, el anciano se marchó. Los chicos avanzaron sin soltar palabra alguna. El interior del pasadizo era oscuro y húmedo. Las raíces coronaban el techo, soltando arena e insectos. En varias ocasiones, a Anna le caían insectos, provocando unos pequeños gritos de desagrado. A cada paso que daban se sumían más y más en la oscuridad.
  Ya avanzado un gran trecho, una luz empezó a brillar ante sus ojos. Comenzaron a correr, aliviados de poder ver. Llegaron a una gran estancia, donde las mismas raíces que antes los habían horrorizado ahora los maravillaban. La luz provenía del centro de la estancia, donde se encontraba un enorme ser verde, de ojos desorbitados, enormes, y de mirada triste. Su piel escamosa, su larga cola que se erguía recta, con un pequeño círculo en su extremo. Estaban ante el camaleón. De él  salían raíces y más raíces, que se conectaban con las paredes de la estancia. De algunas brotaban pequeñas flores, cuyos frutos no eran nada más ni nada menos que luz. Entonces  comprendieron:
 -El corazón de Bolonia -dijo Anna con voz amarga.
 -Dios mío -dijo María en un susurro- es enorme..
 -Sí, es enorme -dijo Anna, metiéndose la mano en el bolsillo- ¡Y va a morir! !Languidece! !Está exhausto, su corazón late lentamente!

  De su bolsillo sacó un pequeño frasco de cristal que le había dado el anciano, a las espaldas de los demás, cuando habían entrado en la cueva. Se acercó a él sin miedo. Cuando estuvo frente a él, lo miró a los ojos y el camaleón también la miró a ella. El animal abrió la boca y dejó caer un flujo de saliva. Fue algo mágico. Anna entendió al animal y  se apresuró a abrir el frasco  para que cayera dentro de él.




   Entonces, la luz del camaleón brilló más y más, dejándolos cegados. En el interior de sus mentes escucharon la voz del anciano, que les decía:

            “Habéis superado la última prueba. Habéis sido muy valientes, y también os habéis superado. Anna, has sido capaz de ver más allá de lo que nadie ha podido. Anton,Arthur, María no creáis que no os he estado observando. Habéis sido valientes al tener confianza en vuestro propósito y a la vez, leales a vosotros mismos. Hasta aquí ha llegado vuestra misión en España. Nos veremos pronto”

  La voz desapareció junto a la luz cegadora, y los jóvenes aparecieron en la cima de la duna. Empezaba a amanecer, y los primeros rayos del alba despuntaban rojizos sobre el mar. Anna miró su mano. En ella se encontraba un pequeño frasco de cristal, con un tapón de corcho, en cuyo interior se encontraba un líquido brillante y pegajoso que se apresuró a guardar en el cofre. Una sonrisa se dibujó en su cara.
 -¡Lo hemos conseguido! -gritó alzando la mano.

  Los demás la imitaron gritando de alegría, y alzando las manos al aire.¡Lo habían conseguido! Ya tenían el primer ingrediente del elixir guardado en el cofre. Y ahora, ¿qué? Todos lo tenían claro: ¡ A rodar por la duna!




   Caía ya la tarde, metieron todo bien guardado en las mochilas y se echaron a rodar. Daban vueltas hacia abajo pero se sentían envueltos en algo más que arena. Algo que iba adquiriendo velocidad, como una espiral envolvente que los arrastraba lejos.




Efectivamente, habían encontrado la forma de transportarse al siguiente país donde tenían que continuar la búsqueda de otro de los ingredientes del elixir."