Et, voici le début de notre histoire...
Bonne lecture...
Maria, une jeune Espagnole était intéressée par les gens et était attentionnée, elle aimait le contact humain, les longues conversations entre amis, les grands débats autour d'un feu, les rigolades et les chamallows grillés. Admirative et contemplative de la nature et des choses qui l'entourent, elle passait son temps libre à observer les oiseaux, à enregistrer leurs chants mélodieux et à remplir son herbier de fleurs éclatantes de couleurs. C'était une jeune fille ne manquant pas d'audace et de cran lorsqu'il était question de s'adresser à de parfaits inconnus, presque insolemment, parfois.
Arthur était un jeune Français,
réservé, qui n'osait pas prendre la
parole en public. Mais passionné de
romans d'action et d'aventures rocambolesques, il appréciait particulièrement les
intrigues étonnantes, les histoires
entraînantes, palpitantes et pleines de rebondissements. Fasciné par les
mathématiques et leurs calculs savants pour résoudre des casse-tête sans fin,
des énigmes indéchiffrables et des problèmes à rallonge, il pouvait rester
plongé dans ses livres pendant de longues heures sans montrer le moindre
intérêt pour le monde extérieur.
Anna était une jeune Sicilienne, rayonnante et investie dans tout ce qu'elle
entreprenait, débordante d'imagination et de joie de vivre, pleine de gaieté.
Elle pouvait rester des heures à inventer ses propres aventures dans sa
chambre, rigolant toute seule sur ses
péripéties formidables. Mais elle éprouvait aussi de l'amour pour les
roches volcaniques et les pierres
précieuses restant toujours éblouie devant la beauté des cristaux et des
diamants réfléchissant la lumière.
Et enfin Anton était un jeune garçon
polonais, téméraire, ne reculant devant
rien ni personne, avançant toujours d'un pas décidé et ne revenant jamais sur
ses décisions. Têtu et indomptable, il ne se laissait jamais impressionner sauf
par les astres et leurs pouvoirs qui l'envoûtaient littéralement, l'influence
de la lune sur les marées et de Vénus sur les caractères. Il avait toujours la
tête dans les étoiles lorsque l'on abordait ce sujet.
Ces jeunes se rencontrèrent et apprirent à se connaître par
l'intermédiaire d'un blog culturel proposant des actions écologiques afin de
protéger des sites historiques et naturels en péril.
Ils se donnèrent rendez-vous en Brière,
chez une lointaine parente d'Arthur. Mais en
arrivant sur place, épuisés par le long trajet qu'ils venaient de
parcourir, ils constatèrent au premier coup d’œil que la nature dépérissait et
se détruisait. Ils virent que quelque chose n'allait pas : un lourd silence
pesait dans les marais et une atmosphère étouffante régnait sur ce lieu si
vivant une année plus tôt ; les oiseaux se taisaient et les plantes se
desséchaient et s'effritaient rien qu'au souffle du vent. Les couleurs des
feuilles étaient ternes, les eaux croupissaient et une odeur nauséabonde
flottait autour des jeunes adolescents. Les animaux, victimes d'étranges
maladies, s'affaiblissaient et adoptaient des attitudes de moins en moins
cohérentes. La pollution dévastait la nature qui se mourait peu à peu.
Arthur apprit avec beaucoup
d'inquiétude que sa parente était tombée terriblement malade et, lui qui
n'avait pas pour habitude de dévoiler ses sentiments, se montrait très anxieux.
Il réfléchissait constamment à cette drôle de coïncidence qui faisait que sa
parente s'affaiblissait au même rythme que la nature.
Quand ils furent, enfin, arrivés à son
domicile, elle leur confia une mission de la plus haute importance. Les enfants
étaient à l'écoute et plus un bruit ne se faisait entendre. La vieille dame
leur expliqua qu'ils devraient se lancer dans un long et dangereux périple à la
quête de plantes et d'objets, d'ingrédients pour concevoir un élixir qui
pourrait peut-être permettre à l'Europe de retrouver des couleurs, aux oiseaux
de se remettre à chanter, et, qui sait, à leur hôtesse de se remettre sur
pieds.
Les quatre amis se quittèrent et se
promirent de se retrouver au plus vite en Espagne, première étape de leur
périple.
Après le départ de ses trois amis,
Arthur retourna voir sa parente pour prendre de ses nouvelles. Elle lui
annonça alors qu'il y avait dans la forêt de Brocéliande, un arbre doré qui
permettait de voyager dans le monde entier.
Arthur se rendit dans la
forêt bretonne pour y trouver l'arbre doré. Il s'en approcha et en baissant une
de ses branches il vit l'arbre s'ouvrir comme par magie et en sortir une poussière dorée.
Attiré par cette lumière
scintillante, Arthur entra dans l'arbre par curiosité. L'arbre magique
se referma derrière l'adolescent.
Il se demanda combien de temps il
resterait enfermé, quelque peu inquiet, quand, il aperçut trois portes sur
lesquelles étaient peints les drapeaux des trois pays qu'il devait visiter :
l'Espagne, la Pologne, l'Italie.
Soudain, la porte représentant la
Pologne s'ouvrit et à sa grande stupéfaction, Arthur vit apparaître son ami
polonais !
«Salut ! C'est cool que tu sois là,
Anton, s'exclama Arthur. Je me sentais un petit peu seul enfermé dans cet arbre
magique. »
Après quelques minutes de retrouvailles,
ils s'approchèrent de la première porte et, une pierre se déroba sous leurs
pieds laissant apparaître sur le drapeau espagnol, le visage d'un vieil homme portant un chapeau vert.
« ¡ Hola ! Qui êtes-vous ? Que
venez-vous faire ici ?
- Bonjour, je m'appelle
Arthur et voici mon ami Anton. Nous avons été envoyés ici par une des mes
parentes et nous devons nous rendre en Espagne pour recueillir des ingrédients
nécessaires à la confection d'un élixir qui va servir à sauver l'Europe et ma
parente qui sont très malades.
- Alors passez par là les
enfants, dit-il en ouvrant la porte. »
C'est alors que tout à coup ils se
sentirent emportés dans un tourbillon et ils atterrirent devant un bâtiment
qu'ils ne reconnurent pas immédiatement : c'était la maison du poète Rafael
Alberti, dont leur avait tant parlé Maria, comme ils le réaliseraient
bientôt. Une seule chose importait pour
l'instant : ils étaient enfin en Espagne !
Le voyage avait été compliqué. Les enfants sentirent un
intense vertige et une secousse mentale qui dura plus que quelques secondes.
Ils
avaient une mission et étaient disposés à la mener à bien même s’ils étaient
sujets à affronter de nombreux dangers. En ouvrant les yeux, ils regardèrent le
portail de la maison et Arthur était déjà en train de sonner. Avant de pouvoir
réagir et de se rendre compte de ce qu’il faisait, une femme avait déjà ouvert : -
Que veux-tu mon petit ? lui demanda-t-elle.
- Et bien…
- Que vous
arrive-t-il? Vous voulez entrer et visiter la maison? Ce n’est plus l’heure
pour les visites, c’est terminé, mais si vous voulez je peux vous laisser
passer. Cette vieille maison se nourrit de jeunes enfants comme vous, pour
entretenir la mémoire de son vieux propriétaire.
- Est-ce qu’une fille qui s’appelle Maria vit ici?
- Non, elle n’est pas là mais je suis sa mère. Vous êtes ses amis
de Briére ?
- Oui, nous sommes venus chercher Maria et Anna.
-
D’accord, je suis la mère de Maria mais elle n’est pas là. Cette maison est la
maison où est né notre poète le plus connu.
- Ah oui ! Quel était le nom de son propriétaire ? Nous l’avons
oublié…
- Ah, ces
étudiants…! Rafael ! Rafael Alberti, poète de la Génération de 27 ! Il est né
dans cette ville, et, comme vous, il n’aimait pas aller au collège. Il
préférait l’air de la mer et des bois. Malheureusement il n’en reste plus
beaucoup. Allez, venez, entrez pendant que je termine le travail et que je
ferme. Plus tard, je vous emmènerai voir Maria et Anna, elles seront très
surprises !
Les enfants entrèrent dans un hall ensoleillé où se
trouvaient une chambre et des escaliers. En entrant dans la chambre, ils
découvrirent des dessins, des peintures, des photos et des étagères remplies de
livres. Tout cela appartenait au poète.
Rapidement, ils virent que d’un d’eux brillait, ils se
rapprochèrent donc. C’était le livre La
arboleda perdida, et Anton commença à lire :
«Dans la ville d’El Puerto de Santa Maria, à la droite d’un
chemin, bordé de figuiers, qui continuait jusqu’à la mer, (…) se trouvait un
lieu mélancolique plein de genêts appelé la Arboleda Perdida».
D’un seul coup, la chambre s’assombrit et une voix sortit du
livre et continua la lecture. C’était la voix du poète…
«Tout là-bas était un souvenir : les oiseaux tournant autour des
arbres ; le vent, allant de genêt en genêt, soufflant sur des cimes vertes et
hautes pour les agiter et se sentir bruyant. Tout là-bas rappelait le passé et
un vieux bois d’antan. La lumière elle-même n’était qu’un souvenir de la
lumière, dans ce bois dépourvu de mon sang.»
Une fois la lecture terminée, le poète leur parla :
- Allez au bois perdu de mon enfance. Cherchez parmi les genêts.
C’est là que vous trouverez ce que vous recherchez. C’est un paradis de soleil
et de vie. Si vous êtes attentifs, vous y verrez des caméléons identiques à
ceux que je voyais. Mais vous devez être plus discrets qu’eux, qui sont des
experts en camouflage.
La voix disparut et la chambre retrouva sa lumière
originelle. Ils avaient déjà une piste. Un chemin à suivre. Ils étaient
contents et déterminés.
La dame entra dans la chambre et leur dit qu’il était l’heure de
fermer. Ils étaient fatigués et affamés. Mais où était ce lieu?
- Madame, savez-vous où se trouve l’endroit appelé «la arboleda
perdida » ?
- Ah! Vous êtes enfin intéressés, non ? Alors venez avec moi, ma
fille Maria qui étudie près de ce lieu, vous y emmènera. En ce moment elle est
avec son amie italienne qui est venue la voir. Venez, suivez-moi. Je vis près
d’ici. Ceci est mon travail, je suis chargée de m’occuper de la maison natale
du poète, c’est désormais une fondation.
C’était
une femme jeune, aimable, habituée à parler aux jeunes. Elle était sympathique
et cordiale, qualités caractéristiques les peuples du sud. Elle riait de tout,
même des choses qu’elle-même disait. Pendant le trajet pour aller chez elle,
elle n’arrêta pas de parler. Elle demanda comment ils étaient venus, ce qu’ils
étudiaient, pourquoi leurs parents ne les accompagnaient pas… Et même pourquoi
ils étaient venus si couverts, avec la chaleur qu’il faisait, car chez elle
tout le monde portait des vêtements moins «chauds».
Arthur, qui était très timide, ne sut pas quoi dire et resta
muet, mais Anton s’en sortit très bien et dit qu’ils étaient en train de
réaliser un projet, grâce à une bourse de recherche, et que Maria leur avait
dit par facebook qu’ils pouvaient dormir chez elle.
La femme acquiesça et répondit qu’il n’y avait plus rien à
dire. Ils resteraient chez elle et Maria les accompagnerait là où ils auraient
besoin.
Une fois arrivés, la femme cria depuis la porte et l’appela
- Mariiiiiia… Viens ! Regarde avec qui je suis. Ce sont les
enfants que tu as connus en France, ils sont venus à l’association ce matin et
ils vont rester quelques jours avec nous, le temps qu’ils fassent un travail
de, je ne sais quoi, qu’ils sont en train de faire.
Maria descendit les escaliers, son amie Anna la suivait.
Quand elles virent les enfants, elles n’en revenaient pas. Mais si, c’était
eux, leurs amis, Arthur, de France, et Anton de Pologne, qui venaient enfin les
voir.
Arthur leur raconta la nécessité de trouver un caméléon,
sans pour autant leur révéler le secret de la mission.
Anna,
qui, même si elle n’était pas de là-bas, connaissait très bien l’endroit car
elle venait presque chaque été voir son amie, leur dit que ce serait très dur
car la ville avait beaucoup changé et que presque tout le chemin qui mène à la
mer n’était plus de pins et de genêts mais de routes, maisons, et bâtiments.
Ils avaient même construit un centre commercial et maintenant les jeunes
s’amusent d’avantage dans ce centre que sur le sentier de pins qui menait à la
mer et qui, de manière très juste, recevait le nom de «chemin des amoureux».La
jeune fille était très sensible à la beauté. Elle aimait la lecture et pendant
son temps libre, elle aimait écrire. Elle collectionnait aussi les pierres
précieuses, qui l’attiraient par leurs couleurs et par le mystère qu’elles
cachent en étant directement liées au cœur de la Terre. Chez Anna, qui était Sicilienne,
on retrouvait la force et les énigmes du volcan qui siègent sur son île.
Maria, en revanche, était une jeune fille audacieuse et
courageuse. Elle aimait la nature et l’aventure, elle aimait faire connaissance
de nouvelles personnes, découvrir leurs cultures, leurs modes de vie, et elle
avait un don pour parler avec les autres. Rapidement, elle fit en sorte que les
jeunes se sentent comme chez eux. Elle leur montra la maison et leur dit où ils
pouvaient dormir. Elle leur parla de ses amis, du groupe écologique auquel elle
appartenait, de ses inquiétudes et ses motivations. Avec joie, elle leur
annonça que le lendemain ils iraient trouver ce lieu qu’ils cherchaient et
qu’ils essaieraient de trouver un caméléon que, s’ils ne le trouvaient pas
là-bas, ils iraient aux «Toruños», autre endroit de cette ville, qui était
devenu un espace naturel protégé. L’homme prenait peu à peu conscience du
pouvoir de destruction qu’il exerçait sur la nature, c’est pour cela qu’il se
devait de réserver quelques espaces et les protéger de lui-même.
Arthur
et Anton étaient déjà si fatigués et affamés qu’ils n’entendaient que des
«bla-bla-bla…bla-bla-bla…» sortir de la bouche de Maria. Et ils pensaient :
« Mais dans cette maison, on mange à quelle heure? D’accord nous sommes
ses invités, mais il est trois heures de l’après-midi. Nous sommes des héros
mais nous avons toujours un grand besoin de manger. Qu’est ce qu’ils mangent
tard les Espagnols ! »
Et enfin, la voix de la mère de Maria :
- Les
enfants, on mange !
Ils descendirent les
escaliers et se dirigèrent vers un petit hall fleuri. C’est vrai qu’il faisait
chaud. La table était remplie, jambon, gazpacho, croquettes, tortilla de pommes
de terre. C’était des aliments rafraichissants qu’ils n’avaient pas l’habitude
de manger car ils venaient de pays plus froids. Pendant qu’ils mangeaient, la
mère de Maria se faisait de l’air avec un éventail et insistait constamment
pour qu’ils mangent et goûtent tout, que c’était délicieux. Arthur et Anton se
rendirent compte qu’ils devaient dire quatre ou cinq fois qu’ils ne voulaient
pas quelque chose pour que leurs hôtes arrêtent d’insister. Cela faisait partie
des habitudes, de la même manière que manger si tard et faire la sieste.
Après avoir mangé,
ils se rendirent dans leur chambre pour se reposer. L’heure de la sieste était
aussi silencieuse que la nuit. Si on parlait, c’était en chuchotant. Maria
s’approcha pour leur dire que pendant l’après-midi, ils iraient avec ses amis
au châtelet, c’est ainsi que les gens de la ville appelaient le château San
Marcos, ancienne mosquée arabe, où, dit-on, est apparue la vierge et qu’un roi
chrétien lui composa une chantefable en hommage.
Ils connurent les amis de Maria et Anna. Ils étaient joyeux,
ils aimaient la fête, ils parlaient fort et riaient de tout. Un d’eux proposa
d’entrer dans les jardins du château et c’est ce qu’ils firent. Ils restèrent
tous ensemble là-bas jusqu’au petit matin. Arthur et Maria s’écartèrent un
petit peu du groupe et se promenèrent. Ils partageaient le même intérêt pour la
nature et la même préoccupation à propos de sa dévastation. A un moment, Arthur
fut sur le point de révéler à la jeune fille la raison de son voyage, quelle
était sa mission. Ce ne fut pas utile, car apparut entre les ruines le coffre
dont avait parlé le vieux sage. C’était une boîte en osier, décorée de
coquillages, de petites branches sèches et quelques étranges boules de fibres
végétales. L’enfant fut si surpris, que la jeune fille comprit tout de suite
que la boîte renfermait un secret qu’elle ne laisserait pas s’échapper. C’est
ainsi qu’Arthur lui parla de la maladie d’un membre de sa famille, de l’étrange
épidémie, du vieux sage herboriste, du secret de l’élixir, capable d’arrêter
cette maladie et du voyage qu’ils avaient fait pour trouver les ingrédients.
Décidément, Maria et son amie n’allaient pas rester en
retrait, ils réussiraient ensemble. Ils commençaient dès le lendemain. Ils ne
pouvaient pas perdre un seul instant. Ils prirent le coffre et s’en allèrent à
la maison. Avec le coffre entre les mains, ils sentaient les battements de la
nature et même s’ils étaient agoniques et fragiles, en aidant la nature, ils
pourraient la sauver. La nature était toujours un mystère et c’est grâce à
elle-même qu’elle pourrait se sauver. Elle avait juste besoin de jeunes
désireux de l’aider.
Les
quatre amis sortirent très tôt le lendemain matin. Ils se dirigèrent d’abord
vers la mer par ce chemin d’arbres et de genêts dont parlait le poète, mais ils
ne virent que des routes goudronnées, des voitures, des bâtiments. Un paysage
de grues, de camions et de bruits qui n’avait plus rien à voir avec ce qu’il
était. Maria leur raconta que la plupart des caméléons furent écrasés par les
voitures. C’était des animaux qui marchaient très lentement et en traversant un
chemin, devenu route, une voiture passait et les tuait. Sa mère lui raconta que
les derniers qu’elles avait vus étaient tous écrasés par une voiture. Quant à
elle, elle ne se souvenait plus quand elle en avais vu un pour la dernière
fois.
Ils arrivèrent enfin à l’endroit recherché. Maintenant ce
n’était plus qu’un petit parc fermé où on avait installé des toboggans et des
balançoires pour enfants. Quelques pins rappelaient la forêt qui existait
auparavant et il reste encore des genêts à fleurs blanches et jaunes qui
parfument l’air. Mais ils avaient beau chercher, les caméléons ne peuplaient
plus les genêts depuis bien longtemps.
- Nous devrons aller aux Toruños, dit Maria, c’est un espace
protégé. On le trouvera peut-être là-bas.
Quel
endroit magnifique: les marais, la pinède, l’embouchure du fleuve sur une plage
vierge, les dunes et les lagunes! Anna commenta que la première fois qu’elle
est venue elle a vu des flamants dans les marais salants. Le soleil reflétait
les couleurs du paysage, le ciel d’un bleu intense, le vert des pins, le jaune
du sable, la variété des fleurs. Tout ceci, ajouté aux sons du vent, de la mer,
des oiseaux… Là-bas, ils le trouveraient !
Dans le centre écologique de la zone, ils purent louer des
vélos pour parcourir le parc. Ils parlèrent avec les responsables de la réserve
pour savoir s’ils avaient vu des caméléons, le guide leur dit que même s’ ils
essayaient de conserver l’environnement, c’était une tâche compliquée, car il
était trop tard et quelques espèces étaient en voie d’extinction, comme le
caméléon qui était désormais protégé par la loi. On mettait des amendes aux
personnes qui les capturaient.
Mais même ainsi, il y a
toujours des personnes qui ne respectent pas la nature et qui jettent des
canettes, des sacs en plastique… Ils étaient fatigués de devoir ramasser des
poubelles dans le parc. Les enfants décidèrent de les aider en nettoyant la
plage avec les responsables du parc.
Aucun
des enfants n’avait vu un caméléon pour de vrai, ils le connaissaient juste
grâce aux livres. Ils savaient ce qu’étaient leurs yeux globuleux qui
regardaient dans toutes les directions, sa queue frisée, sa langue agile
lorsqu’il s’agit de chasser des mouches, et surtout comment ils changeaient de couleur pour
désorienter leurs poursuivants. Mais ils n’en avaient jamais vu.
Avant de partir, le
gardien, en remerciement, leur offrit un petit olivier qui avait poussé
spontanément d’un noyau d’olive et qu’il avait semé dans un pot. Anna dit
qu’ils voulaient l’olivier et qu’ils le planteraient comme symbole de la
mission qu’ils allaient mener à bien. Ils le prendraient en rendant les vélos.
La jeune fille eut besoin de raconter ses sensations et de les laisser à jamais
gravées dans sa mémoire. Le soir même, elle les écrirait dans un cahier, qui
ferait office de journal intime.
Ils passèrent leur journée à parcourir les marais, ils se
reposèrent au soleil, en silence, en contemplant les genêts et les arbres. Ils
écoutèrent le vent et la mer, mais aussi les cris d’élèves qui, accompagnés par
leurs professeurs, découvraient à bord d’un petit train ce qu’était une réserve
écologique.
Le soleil se couchant, le lieu était encore plus beau, teinté des
couleurs du coucher de soleil il était donc compliqué de partir de ce
merveilleux lieu. Surtout si en plus tu ressens que tu rates ta mission. Une
vague de scepticisme et de tristesse envahit les enfants. Maria se rapprocha
d’Arthur. Elle savait comment il se sentait. Il n’y avait plus d’espoir, la
civilisation détruit tout. Petit à petit nous devrons nous habituer à vivre
sans les belles choses du monde. Elle essaya de consoler son ami en lui disant
ces choses mais la réaction d’Arthur fut inattendue :
-Non,
Maria, non ! Ce n’est pas ça, comprends-le. Ce n’est pas une histoire
d’espaces réservés, ni de modes de vie, ce n’est pas une mode de l’écologique
d’une poignée de fous. C’est tout le contraire, il faut mettre les choses à
l’endroit et commencer à comprendre que la nature n’est pas une partie de la
civilisation et de l’homme mais que c’est l’homme qui est une partie de la
nature et jusqu’à ce que nous comprenions ceci, notre recherche désespérée du
bonheur continuera.
Maria comprit que le problème était plus grave et que par
conséquent la solution serait plus compliquée à trouver. Il fallait retourner
aux origines de l’homme pour changer sa mentalité et sa conscience. C’est sûr,
la vieille Europe malade devait prendre cet élixir qui la transformera et qui
lui fera retrouver sa vraie humanité perdue dans la civilisation.
- Je comprends, Arthur, ne
perds pas espoir. Nous sommes jeunes et nous lutterons pour y arriver. Le futur
nous appartient et nous ne nous laisserons pas vaincre.
Elle se rapprocha de lui et lui prit la main. Arthur serra fort la
main qu’elle lui tendait.
- Je connais un autre chemin ! dit soudain Maria, retournons au
point de départ: le Non Plus Ultra.
- Que veux-tu dire par là? demanda Arthur
- Oui, la clé se trouve dans ce que tu as dit! Les hommes ont
dépassé les limites de la connaissance et se sont crus les maîtres du monde. Où
étaient ces limites à l’époque des grecs et des romains?
- Je ne sais pas, répondit le jeune homme.
- Eh bien, les colonnes
d’Hercule, au détroit de Gibraltar, les limites du monde connu, la dernière
frontière pour les navigateurs de l’époque. Une fois le détroit dépassé,
s’ouvrait un lieu inconnu plein de craintes. Si l’homme n’a pas utilisé
correctement la connaissance et la science, c’est peut-être là-bas que se
trouve notre salvation. Demain nous irons aux ruines romaines de Bolonia et
avant, comme Anna insista, ils planteraient le petit olivier dans le parc du
poète, dans le bois perdu. Elle parlerait avec Anna de sa conversation avec
Arthur. Elle l’avait vue écrire un journal intime et cela lui avait paru une
bonne idée de laisser un témoignage de ce qu’elle avait vécu pour le moment et
de, elle en était sûre, ce qui lui réservait le destin.
La clarté commençait à s’imposer sur l’obscure noirceur de
la nuit. Petit à petit, la lune laissait place au soleil. Arthur, assis sur le
rebord de la fenêtre, observait, impatient, le petit coffre dans lequel ils devraient
mettre les ingrédients.
- De la salive de caméléon, bien sûr! On en trouve partout
…!-dit-il à voix basse, avec une pointe ironique et amère dans la voix
Il regarda vers la fenêtre, alors qu’il écoutait le rythme
changeant de la respiration d’Anton. Il avait besoin de sortir, d’aller à la
recherche de ce fameux caméléon, il ne pouvait plus attendre. Il se leva et se
dirigea d’un pas léger vers Anton.
- Eh, Anton, réveille-toi! -Anton se retourna dans son lit- Allez,
allez, on doit partir –Dans dix minutes -répondit Anton, avec une voix roque à
cause du sommeil.
- Non, allez on doit partir maintenant.
Anton se leva petit à petit, pour éviter d’avoir la tête qui
tourne. Arthur sourit en voyant le visage endormi d’Anton.
- Qu’est ce qu’il y a ? dit Maria, qui venait de franchir la porte.
Derrière elle apparut Anna, frottant ses grands yeux marron,
et baillant. Elles étaient toutes les deux drôles à voir.
- Je n’en peux plus d’attendre, Maria dit Arthur en répondant à la
question qui n’avait pas encore été posée, mais que tout le monde avait en
tête- J’ai peut-être une occasion de la sauver, mais nous n’avons pas beaucoup
de temps. Les personnes meurent, tu sais ? Si nous ne nous dépêchons pas, tout
ça n’aura servi à rien.
- Doucement, Arthur, ne t’inquiète pas. Laisse nous le temps de
nous habiller et nous chercherons de nouveau dit Anton, détendant l’atmosphère.
Une demi-heure après, le soleil brillait déjà. Les quatre
enfants sortirent par la porte de derrière, en essayant de faire le moins de
bruit possible. Ils cherchèrent le bus le plus proche qui les emmènerait à
Bolonia.
- Je suis convaincue que vous allez adorer -dit Maria, dont la
joie se voyait dans ses yeux bleus.
Arthur se motiva un
petit peu en voyant le visage joyeux de son amie. Mais il ne pouvait pas
effacer de son esprit la tristesse qu’il ressentait à l’idée de ne pas arriver
à temps. Anton observait le paysage, qui changeait peu à peu. Des petites
maisons et des champs défilaient devant ses yeux jusqu’au moment où il vit la
mer, qu’il n’avait pas l’habitude de voir de si près dans son pays. C’était un
paysage inouï. Aucun d’eux ne s’imaginait voir un tel paysage. Au fond, la mer,
d’une eau pure et cristalline. Depuis la plage on pouvait parfaitement voir
l’Afrique, car seulement 14 kilomètres les séparaient. Le téléphone portable
d’Anna lui souhaita la bienvenue au Maroc. A droite, on devinait le manteau
vert des cimes des pins et en son flanc, une immense dune, aussi gigantesque
qu’une montagne, qui prenait racine dans la mer. Et depuis cette même plage, tu
pouvais voir les colonnes d’un temple romain et ses statues. Comme une
prémonition qu’ils étaient dans le bon endroit, ils virent passer par le
détroit un groupe de dauphins qui nageaient vers l’océan.
- Comment un tel lieu peut-il exister ? dit Anton, habitué à
la neige de son pays, -je me sens grand, géant, comme Hercule. L’Afrique est
là-bas et je peux presque la toucher, et je suis en Europe. Dans mon dos, comme
témoignage muet du temps qui passe, se trouvent des ruines romaines et ce
soleil, qui réchauffe, et ces arbres qui se différencient du bleu du ciel, et
cette dune, immense, que le vent fait chavirer à tel point qu’elle a l’air
vivante. Et en plus, il n’y a personne. La plage n’est pas urbanisée.
- C’est que l’accès à cet endroit est compliqué, comme tu as pu le
constater. Allez, on va se baigner dans la mer, lui suggéra Anna.
Ils n’hésitèrent pas, ils se dévêtirent rapidement et
plongèrent dans ces eaux transparentes, dans lesquelles on pouvait voir les
poissons. L’eau était très froide et les vagues étaient grandes et écumeuses.
Ils se sentirent libres. Le goût salé de la mer, l’impression de petitesse
qu’ils ressentaient, plongés dans cette masse d’eau vive, qui s’agitait avec
les vagues. Ils nagèrent et jouèrent sans se poser de question. Ils se
sentirent de nouveau comme des petits enfants.
Il était déjà plus de midi, et les intestins des enfants
commençaient déjà à grogner. Ils n’étaient pas encore habitués à l’horaire
espagnol. Ils ne mangeaient jamais si tard. Le gargouillement d’Arthur fut le
plus bruyant de tous, ce qui provoqua des éclats de rire.
- C’était mon estomac, hein dit-il gêné.
Cette affirmation provoqua un éclat de rire à Maria, dont le
regard était figé sur Arthur, sans pouvoir penser à autre chose. Ses yeux
étaient aussi profonds que la mer, et aussi brillants que les étoiles. C’était
si...
- La terre appelle Maria, tu me reçois ? ui dit Anna, la sortant
de ses rêves.
- Eh, quoi ? dit Maria, qui sentait qu’elle rougissait.
- Tu as amené à manger ? demanda Anna, avec un sourire complice.
- Ah, oui ! Une seconde, répondit-elle, se tournant pour chercher
dans sa petite valise verte
- C’est là ! dit-elle joyeusement.
Elle repartit un petit tupperware à chacun, avec des
couvercles de différentes couleurs, et dans lequel il y avait quelque chose de
marron doré. En ouvrant le tupperware et en sentant, de la bouche d’Arthur
sortit un petit cri de plaisir.
- Ca sent bon ! dit-il émerveillé alors qu’il le prenait pour
goûter- Hum... c’est quoi?
- C’est un bifteck pané. Hier ma mère m’en a laissé quelques-uns
préparés pour aujourd’hui, et avant de sortir, j’ai décidé d’en prendre.
Personne ne parlait alors qu’ils mangeaient. Parfois, Maria
regardait Arthur, et s’il s’en rendait compte, elle se retournait et rougissait
de nouveau.
Quelques heures plus tard, le soleil commençait déjà à se coucher.
Ils se promenaient au bord de l’eau, pendant que Maria leur racontait des
histoires de son enfance, qu’elle allait avec sa famille sur cette plage où
elle jouait dans l’eau jusqu’au crépuscule.
- On mangeait des sandwichs de tortillas...
- Et des biftecks panés ? l’interrompit Anton
- Oui, des biftecks aussi, répondit Maria enchantée à l’idée
qu’Anton ait tant apprécié la nourriture préparée par sa mère.
Pendant qu’ils se promenaient, Ana regarda une pierre, où était
gravé quelque chose. La jeune fille s’arrêta, appelant les autres.
- Que se passe-t-il?, demanda Maria préoccupée.
- Venez, je crois que j’ai trouvé quelque chose ! dit Anna
La pierre était usée et moisie. Malgré tout, les lettres étaient
parfaitement déchiffrables. Avec précision et fermeté, quelqu’un avait écrit
dessus :
« Chers voyageurs,
Le voyage a été compliqué, et il sera dur, mais vous ne devez pas
regarder derrière, car tout travail a une récompense. Vous devrez passer par
beaucoup d’autres lieux, et vous vivrez des aventures insoupçonnées, mais
maintenant je vous dis seulement qu’au plus haut point, vous trouverez le cœur
de Bolonia, et avec lui, la raison de votre présence ici. Et souvenez-vous:
tout peut s’accomplir si le rêve est possible.
A votre service : Un humble serviteur »
- Que veut-il dire par “le point le plus haut”? dit Maria perplexe
Anna commença à
regarder autour d’elle. Le point le plus haut. Le cœur de Bolonia. Notre
objectif... Il était clair pour elle que lorsqu’il parlait d’objectif il se
référait au caméléon, et à propos du point le plus haut, et bien, logiquement,
il se référait à un lieu élevé, sûrement, la dune. Mais, le cœur de Bolonia?
Elle ne comprenait pas cette partie. Elle continua à regarder autour d’elle.
L’amphithéâtre? Le musée? Son regard se dirigea, sans qu’elle ne s’en rende
compte, vers les dunes, et en levant les bras, elle commença à courir, en
criant : Suivez-moi les amis, je sais où c’est !
Et elle partit en
courant en direction de la montagne de sable Le sable brûlait les pieds, ce qui
fit qu’ils se dépêchèrent toujours plus. Parfois ils glissaient vers le bas,
comme s’ils étaient en train de monter un escalator en sens contraire. Ils
rigolèrent beaucoup tous les quatre à cause de cette drôle de sensation.
Au final, Anton fut le premier à atteindre le sommet et il s’assit
en attendant ses amis. Il voulut faire une blague à Anna en faisant semblant de
la pousser pour qu’elle tombe tout en bas mais lui-même se chargea de l’aider
pour qu’elle ne tombe pas. Ils rigolèrent beaucoup de cette blague.
Ils étaient enfin arrivés au sommet, après cette divertissante
ascension. Anton s’assit près d’Anna, observant le paysage qui les entourait
désormais. Même si la lumière s’assombrissait, le paysage s’illuminait de
lui-même. Entouré par des montagnes et la mer, qui brillait majestueuse devant
lui, Anton décida qu’il ne pourrait pas mourir avant de revenir dans cet
endroit. Arthur fut incapable de s’asseoir, ni de contempler le paysage. Il
regardait des deux côtés, sans être capable de trouver quelque chose. Une
grotte, un arbre, n’importe quoi. Rien, il n’y avait rien.
La nuit était enfin tombée sur la
plage froide de Bolonia. Maria voulait partir, mais Arthur ne voulait pas.
“S’il te plaît, Maria, avait-il dit, ceci est très important pour nous tous,
nous ne pouvons pas partir comme ça, les mains vides. S’il te plaît, sois
confiante, ne perds pas espoir. Mais le froid
commençait à le faire trembler et ses dents claquaient.
- Tu as froid ?, lui demanda Arthur.
- Oui, dit Maria à mi-voix
Arthur serra alors
Maria dans ses bras, elle qui sentait à quel point ses joues rougissaient. Elle
remercia l’obscurité de la nuit qui empêchait à Arthur de voir son visage. Elle
décida de ne pas bouger, de rester comme ça, dans cette position, entre ses
bras, c’était une offre du destin qu’elle ne pensait pas refuser.
Deux heures de plus passèrent. Le froid torturait toujours
les enfants, mais ils ne pouvaient pas se laisser vaincre. Tout d’un coup,
derrière quelques genêts, on entendit un bruit, et les branches commencèrent à
bouger. Les quatre se levèrent en même temps, dans un mouvement presque
comique. D’entre les genêts sortit le visage familier du vieil arboriste.
- Je vois que vous avez eu du mal à arriver jusqu’ici, mais j’ai
apprécié votre détermination, et votre loyauté. J’ai ici la dernière épreuve. Derrière moi va s’ouvrir une porte,
qui vous conduira, par le biais d’un passage secret, au cœur de Bolonia. Le
caméléon est là-bas. Bonne chance !
Et comme il était arrivé, le vieillard s’en alla. Les
enfants avancèrent sans parler. L’intérieur du passage était obscur et humide. Les
racines couvraient le plafond, du sable et des insectes tombaient. Plusieurs
fois, des insectes tombèrent sur Anna, provoquant quelques petits cris de dégoût. A chaque pas qu’ils faisaient
ils pénétraient de plus en plus dans l’obscurité.
Après qu’ils eurent parcouru une longue distance une lumière
commença à briller devant leurs yeux. Ils commencèrent à courir, soulagés de
pouvoir voir. Ils arrivèrent dans une grande ferme, où les mêmes racines qui,
avant, les avaient horrifiés, les émerveillaient désormais. La lumière venait
du centre de la ferme, où se trouvait un énorme être vert, avec des yeux
exorbités, énormes, et dont le regard était triste. Sa peau pleine d’écailles,
sa longue queue qui se dressait droit, avec un petit cercle au bout. Ils étaient
devant le caméléon.
De plus, sortaient des racines et toujours plus de racines, qui se rejoignaient sur les murs de la ferme. De certaines, poussaient de petites fleurs, dont les fruits n’étaient ni plus ni moins que de la lumière. Ils comprirent alors :
De plus, sortaient des racines et toujours plus de racines, qui se rejoignaient sur les murs de la ferme. De certaines, poussaient de petites fleurs, dont les fruits n’étaient ni plus ni moins que de la lumière. Ils comprirent alors :
- Le cœur de Bolonia, dit Anna d’une voix triste.
- Mon Dieu, murmura Maria, il est énorme…
- Oui, il est énorme, dit Anna, en mettant sa main dans son sac-
Il va mourir! Il languit! Il est épuisé, son cœur bat lentement !
Elle sortit de son sac un petit flacon en verre que lui
avait donné le vieux sage, dans le dos des autres, quand ils étaient entrés
dans la grotte. Elle s’approcha
de lui sans peur. Quand elle se
trouva face à lui, ils se regardèrent dans les yeux. L’animal ouvrit la bouche et
un filet de bave sortit. Cet instant fut magique. Anna comprit l’animal et se
dépêcha d’ouvrir le coffre pour que la bave coule dedans.
C’est alors que la lumière du caméléon brilla toujours plus, les laissant aveugles.
A l’intérieur de leurs esprits, ils entendirent la voix du vieillard disant :
“Vous avez accompli la dernière épreuve. Vous avez été très
courageux, et vous vous êtes dépassés. Anna, tu as été capable de voir plus
loin que personne. Anton, Arthur, Maria ne croyez pas que je ne vous ai pas
observés. Vous avez été courageux en ayant confiance en votre objectif et en
même temps, fidèles à vous-mêmes. Vous avez terminé votre mission en Espagne.
Nous nous reverrons très vite.”
La voix disparut en même temps que la lumière aveuglante, et
les jeunes apparurent en haut de la dune. Il commençait à faire jour, et les
premiers rayons de l’aube bourgeonnaient sur la mer. Ana regarda sa main. Dans
celle-ci, se trouvait un petit flacon en cristal, avec un bouchon en liège, et
dans lequel se trouvait un liquide brillant et collant qu’elle se dépêcha de
mettre dans le coffre. Un sourire se dessinait sur son visage.
- Nous avons réussi ! cria-t-elle en levant la main.
Les autres l’imitèrent, criant de joie, et levant les mains en
l’air. Ils avaient réussi! Ils avaient dans le coffre le premier ingrédient de
l’élixir. Et maintenant, quoi? Ils étaient tous d’accord : dévaler la dune ! La
nuit tombait déjà, ils rangèrent tout ceci dans les sacs et dévalèrent. Ils
faisaient des tours vers le bas mais se sentaient entourés par quelque chose de
plus que par du sable. Quelque chose qui prenait de la vitesse, comme une
spirale qui les emmenait au loin. En effet, ils avaient trouvé la manière de se
transporter dans le pays suivant où ils devaient continuer la recherche des
autres ingrédients de l’élixir.
Très passionant votre début!
RépondreSupprimerOn a hâte de lire la fin du récit.
Heureusement c'est le wek-end! On aura du temps pour lire tranquillement ce texte passionnant...
RépondreSupprimertout vas bien qui commence bien!!! Félicitations!!!
RépondreSupprimertout vas bien qui commence bien!!! Félicitations!!!
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