22 décembre 2012
21 décembre 2012
19 décembre 2012
Chapitre en Espagne. Version française.
-->
Chapitre 1
Il faut avoir un personnage: le vieux
sage, mage et herboriste qui proposent une mission aux jeunes, celle
de trouver les ingrédients nécessaires à l’élaboration de la
potion.
Ce vieillard portait un chapeau vert,
qui, en le posant sur la tête du jeune Arthur, tout en prenant les
mains d’Anton, leur permettait de voyager dans le premier pays où
ils devaient trouver le premier ingrédient (salive de caméléon),
ce pays est l’Espagne. Là-bas, ils retrouveront leurs amies, Maria
et Anna, qui se joindront à eux pour la suite de l’aventure.
Le vieux sage les a prévenus aussi
qu’ils ne pourront pas sortir du pays avant qu’ils ne trouvent
l’ingrédient et qu’ils le mettent dans un coffre spécial,
qu’ils découvriront plus tard. Une fois cette étape réalisée,
ils trouveront la manière de voyager dans le pays suivant pour
prendre le deuxième ingrédient, sinon, ils resteront bloqués et
seront atteints par la même maladie qui affecte l’Europe.
Chapitre 2
Le voyage fut compliqué. Les enfants
sentirent un intense vertige et une secousse mentale qui dura plus
que quelques secondes.
Mais ils avaient une mission et étaient
disposés à la mener à bien même si ils étaient sujets à
affronter de nombreux dangers.
En ouvrant les yeux, ils se trouvèrent
devant le portail de la maison dont Maria leur avait parlé et Arthur
était déjà en train de sonner. Avant de pouvoir réagir et de se
rendre compte de ce qu’il faisait, une femme avait déjà ouvert:
- Que veux-tu mon petit? lui demanda-t-elle.
- Et bien…
- Que vous arrive-t-il? Vous voulez entrer et visiter la maison? Ce n’est plus l’heure pour les visites, c’est terminé, mais si vous voulez je peux vous laisser passer. Cette vieille maison se nourrit de jeunes enfants comme vous, pour entretenir la mémoire de son vieux propriétaire.
- Est-ce qu’une fille qui s’appelle Maria vit ici?
- Non, elle n’est pas là mais je suis sa mère. Vous êtes ses amis de Briére ?
- Oui, nous sommes venus chercher Maria et Anna.
- D’accord, je suis la mère de Maria mais elle n’est pas là. Cette maison est la maison où est né notre poète le plus connu.
- Ah ou! Quel était le nom de son propriétaire? Nous l’avons oublié…
- Ah, ces étudiants…! Rafael! Rafael Alberti, poète de la Génération de 27! Il est né dans cette ville, et, comme vous, il n’aimait pas aller au collège. Il préférait l’air de la mer et des bois. Malheureusement il n’en reste plus beaucoup. Allez, venez, entrez pendant que je termine le travail et que je ferme. Plus tard, je vous emmènerai voir Maria et Anna, elles seront très surprises!
Les enfants entrèrent dans un hall
ensoleillé où se trouvaient une chambre et des escaliers. En
entrant dans la chambre, ils découvrirent des dessins, des
peintures, des photos et des étagères remplies de libres. Tout cela
appartenait au poète.
Rapidement, ils virent que d’un d’eux
brillait, ils se rapprochèrent donc. C’était le livre La arboleda
perdida, et Anton commença à lire:
«Dans la ville gaditane d’El Puerto
de Santa Maria, à la droite d’un chemin, bordé de figuiers, qui
continuait jusqu’à la mer, (…) se trouvait un lieu mélancolique
plein de genêts appelé la Arboleda Perdida».
D’un seul coup, la chambre
s’assombrit et une voix sortit du livre et continua la lecture.
C’était la voix du poète…
«Tout là-bas était un souvenir: les
oiseaux tournant autour des arbres; le vent, allant de genêt en
genêt, soufflant sur des cimes vertes et hautes pour les agiter et
se sentir bruyant. Tout là-bas rappelait le passé et un vieux bois
d’antan. La lumière elle-même n’était qu’un souvenir de la
lumière, dans ce bois dépourvu de mon sang.»
Une fois la lecture terminée, le poète
leur parla:
-Allez au bois perdu de mon enfance.
Cherchez parmi les genêts. C’est là que vous trouverez ce que
vous recherchez. C’est un paradis de soleil et de vie. Si vous êtes
attentifs, vous y verrez des caméléons identiques à ceux que je
voyais. Mais vous devez être plus discrets qu’eux, qui sont des
experts en camouflage.
La voix disparut et la chambre retrouva
sa lumière originelle. Ils avaient déjà une piste. Un chemin à
suivre. Ils étaient contents et déterminés.
La dame entra dans la chambre et leur
dit qu’il était l’heure de fermer. Ils étaient fatigués et
affamés. Mais où était ce lieu?
- Madame, savez-vous où se trouve l’endroit appelé «la arboleda perdida?
- Ah! Vous êtes enfin intéressés, non? Alors venez avec moi, ma fille Maria qui étudie près de ce lieu, vous y emmènera. En ce moment elle est avec son amie italienne qui est venue la voir. Venez, suivez-moi. Je vis près d’ici. Ceci est mon travail, je suis chargée de m’occuper de la maison natale du poète, c’est désormais une fondation.
C’était une femme jeune, aimable,
habituée à parler aux jeunes. Elle était sympathique et cordiale,
qualités caractéristiques les peuples du sud. Elle riait de tout,
même des choses qu’elle-même disait. Pendant le trajet pour aller
à sa maison, elle n’arrêta pas de parler. Elle demanda comment
ils étaient venus, ce qu’ils étudiaient, pourquoi leurs parents
ne les accompagnaient pas… Et même pourquoi ils étaient venus si
couverts, avec la chaleur qu’il faisait, car chez elle tout le
monde portait des vêtements moins «chauds».
Arthur, qui était très timide, ne sut
pas quoi dire et resta muet, mais Anton s’en sortit très bien et
dit qu’ils étaient en train de réaliser un projet, grâce à une
bourse de recherche, et que Maria leurs avait dit par facebook qu’ils
pouvaient dormir chez elle.
La femme acquiesça et répondit qu’il
n’y avait plus rien à dire, ils resteraient chez elle et Maria les
accompagnerait là où ils auraient besoin.
Une fois arrivés, la femme cria depuis
la porte et l’appela
- Mariiiiiia… Viens! Regarde avec qui je suis. Ce sont les enfants que tu as connus en France, ils sont venus à l’association ce matin et ils vont rester quelques jours avec nous, le temps qu’ils fassent un travail de, je ne sais quoi, qu’ils sont en train de faire.
Maria descendit les escaliers, son amie
Anna la suivait. Quand elles virent les enfants, elles n’en
revenaient pas. Mais si, c’était eux, leurs amis, Arthur, de
France, et Anton de Pologne, qui venaient enfin les voir.
Arthur leur raconta la nécessité de
trouver un caméléon, sans pour autant leur révéler le secret de
la mission.
Ana, qui, même si elle n’était pas de là-bas, connaissait très bien l’endroit car elle venait presque chaque été voir son amie, leurs dit que ce serait très dur car la ville avait beaucoup changé et que presque tout le chemin qui mène à la mer n’est plus de pins et de genêts mais de routes, maisons, et bâtiments. Ils avaient même construit un centre commercial et maintenant les jeunes s’amusent d’avantage dans ce centre que sur le sentier de pins qui menait à la mer qui, de manière très juste, recevait le nom de «chemin des amoureux».
Ana, qui, même si elle n’était pas de là-bas, connaissait très bien l’endroit car elle venait presque chaque été voir son amie, leurs dit que ce serait très dur car la ville avait beaucoup changé et que presque tout le chemin qui mène à la mer n’est plus de pins et de genêts mais de routes, maisons, et bâtiments. Ils avaient même construit un centre commercial et maintenant les jeunes s’amusent d’avantage dans ce centre que sur le sentier de pins qui menait à la mer qui, de manière très juste, recevait le nom de «chemin des amoureux».
La jeune fille était très sensible à
la beauté. Elle aimait la lecture et pendant son temps libre, elle
aimait écrire. Elle collectionnait aussi les pierres précieuses,
qui l’attiraient par leurs couleurs et par le mystère qu’elles
cachent en étant directement liées au cœur de la Terre. Chez Anna,
qui était sicilienne, on retrouvait la force et les énigmes du
volcan qui siège sur son île.
Maria, en revanche, était une jeune
fille audacieuse et courageuse. Elle aimait la nature et l’aventure,
elle aimait faire connaissance de nouvelles personnes, découvrir
leurs cultures, leurs modes de vie, et elle avait un don pour parler
avec les autres. Rapidement, elle fit en sorte que les jeunes se
sentent comme chez eux. Elle leur montra la maison et leur dit où
ils pouvaient dormir. Elle leur parla de ses amis, du groupe
écologique auquel elle appartenait, de ses inquiétudes et ses
motivations. Avec joie, elle leur annonça que le lendemain ils
iraient trouver ce lieu qu’ils cherchaient et qu’ils essayeraient
de trouver un caméléon y que, si ils ne le trouvaient pas là-bas,
ils iraient aux «Toruños», autre endroit de cette ville, qui était
devenu un espace naturel protégé. L’homme prenait peu à peu
conscience du pouvoir de destruction qu’il exerçait sur la nature,
c’est pour cela qu’il se devait de réserver quelques espaces et
les protéger de lui-même.
Arthur et Anton étaient déjà si
fatigués et affamés qu’ils n’entendaient que des
«bla-bla-bla…bla-bla-bla…» sortir de la bouche de Maria. Et ils
pensaient, mais dans cette maison, on mange à quelle heure? D’accord
nous sommes ses invités, mais il est trois heures de l’après-midi.
Nous sommes des héros mais nous avons toujours un grand besoin de
manger. Qu’est ce qu’ils mangent tard les espagnols!
Et enfin, la voix de la mère de Maria:
- Les enfants, on mange!
Ils descendirent les escaliers et se
dirigèrent vers un petit hall fleuri. C’est vrai qu’il faisait
chaud. La table était remplie, jambon, gazpacho, croquettes,
tortilla de pommes de terre. C’était des aliments rafraichissants
qu’ils n’avaient pas l’habitude de manger car ils venaient de
pays plus froids. Pendant qu’ils mangeaient, la mère de Maria se
faisait de l’air avec un éventail et insistait constamment pour
qu’ils mangent et goûtent tout, que c’était délicieux. Arthur
et Anton se rendirent compte qu’ils devaient dire quatre ou cinq
fois qu’ils ne voulaient pas quelque chose pour que leurs hôtes
arrêtent d’insister. Cela faisait partie des habitudes, de la même
manière que manger si tard et faire la sieste.
Après avoir mangé, ils se rendirent
dans leur chambre pour se reposer. L’heure de la sieste était
aussi silencieuse que la nuit. Si on parlait, c’était en
chuchotant. Maria s’approcha pour leur dire que pendant
l’après-midi, ils iraient avec ses amis au châtelet, c’est
ainsi que les gens de la ville appelaient le château San Marcos,
ancienne mosquée arabe, où, dit-on, est apparue la vierge et qu’un
roi chrétien lui composa une chantefable en hommage.
Ils connurent les amis de Maria et
Anna. Ils étaient joyeux, ils aimaient la fête, ils parlaient fort
et riaient de tout. Un d’eux proposa d’entrer dans les jardins du
château et c’est ce qu’ils firent. Ils restèrent tous ensemble
là-bas jusqu’au petit matin. Arthur et Maria s’écartèrent un
petit peu du groupe et se promenèrent. Ils partageaient le même
intérêt pour la nature et la même préoccupation à propos de sa
dévastation. A un moment, Arthur fut sur le point de révéler à la
jeune fille la raison de son voyage, quelle était sa mission. Ce ne
fut pas utile, car apparut entre les ruines le coffre dont avait
parlé le vieux sage. C’était une boîte en osier, décorée de
coquillages, de petites branches sèches et quelques étranges boules
de fibres végétales. L’enfant fut si surpris, que la jeune fille
comprit tout de suite que la boîte renfermait un secret qu’elle ne
laisserait pas s’échapper. C’est ainsi que Arthur lui parla de
la maladie d’un membre de sa famille, de l’étrange épidémie,
du vieux sage herboriste, du secret de l’élixir, capable d’arrêter
cette maladie et du voyage qu’ils avaient fait pour trouver les
ingrédients.
Décidemment, Maria et son amie
n’allaient pas rester en retrait, ils réussiraient ensemble. Ils
commençaient dès le lendemain. Ils ne pouvaient pas perdre un seul
instant. Ils prirent le coffre et s’en allèrent à la maison. Avec
le coffre entre les mains, ils sentaient les battements de la nature
et même si ils étaient agoniques et fragiles, en aidant la nature,
ils pourraient la sauver. La nature était toujours un mystère et
c’est grâce à elle-même qu’elle pourrait se sauver. Elle avait
juste besoin de jeunes désireux de l’aider.
Les quatre amis sortirent très tôt le
lendemain matin. Ils se dirigèrent d’abord vers la mer par ce
chemin d’arbres et de genêts dont parlait le poète, mais ils ne
virent que des routes goudronnées, des voitures, des bâtiments. Un
paysage de grues, de camions et de bruits qui n’avait plus rien à
voir avec ce qu’il était. Maria leur raconta que la plupart des
caméléons furent écrasés par les voitures. C’était des animaux
qui marchaient très lentement et en traversant un chemin, devenu
route, une voiture passait et les tuait. Sa mère lui raconta que les
derniers qu’elles avait vus étaient tous écrasés par une
voiture. Moi je ne me souvenais plus quand en avais-je vu un pour la
dernière fois.
Ils arrivèrent enfin à l’endroit
recherché. Maintenant ce n’était plus qu’un petit parc fermé
où on avait installé des toboggans et des balançoires pour
enfants. Quelques pins rappelaient la forêt qui existait auparavant
et il reste encore des genêts à fleurs blanches et jaunes qui
parfumaient l’air. Mais ils avaient beau chercher, les caméléons
ne peuplaient plus les genêts depuis bien longtemps.
Quel endroit magnifique: les marais, la
pinède, l’embouchure du fleuve sur une plage vierge, les dunes et
les lagunes! Anna commenta que la première fois qu’elle est venue
elle a vu des flamants dans les marais salants. Le soleil reflétait
les couleurs du paysage, le ciel d’un bleu intense, le vert des
pins, le jaune du sable, la variété des fleurs. Tout ceci, ajouté
aux sons du vent, de la mer, des oiseaux… Là-bas, ils le
trouveraient!
Dans le centre écologique de la zone,
ils purent louer des vélos pour parcourir le parc. Ils parlèrent
avec les responsables de la réserve pour savoir s’ils avaient vu
des caméléons, le guide leur dit que même si ils essayaient de
conserver l’environnement, c’était une tâche compliquée, car
il était trop tard et quelques espèces étaient en voie
d’extinction, comme le caméléon était désormais protégé par
la loi, et qu’on mettait des amendes aux personnes qui les
capturaient. Mais même ainsi, il y a toujours des personnes qui ne
respectent pas la nature et qui jettent des canettes, des sacs en
plastique… Ils étaient fatigués de devoir ramasser des poubelles
dans le parc. Les enfants décidèrent de les aider en nettoyant la
plage avec les responsables du parc.
Aucun des enfants n’avait vu un
caméléon pour de vrai, ils le connaissaient juste grâce aux
livres. Ils savaient ce qu’étaient leurs yeux globuleux qui
regardaient dans toutes les directions, sa queue frisée, sa langue
agile lorsqu’il s’agit de chasser des mouches, et surtout comment
ils changeaient de couleur pour désorienter leurs poursuivants. Mais
ils n’en avaient jamais vu.
Avant de partir, le gardien, en
remerciement, leur offrit un petit olivier qui avait poussé
spontanément d’un noyau d’olive et qu’il avait semé dans un
pot.
Anna dit qu’ils voulaient l’olivier
et qu’ils le planteraient comme symbole de la mission qu’ils
allaient mener à bien. Ils le prendraient en rendant les vélos. La
jeune fille eut besoin de raconter ses sensations et de les laisser à
jamais gravées dans sa mémoire. Le soir même, elle les écrirait
dans un cahier, qui ferait office de journal intime.
Ils passèrent leur journée à
parcourir les marais, ils se reposèrent au soleil, en silence, en
contemplant les genêts et les arbres. Ils écoutèrent le vent et la
mer, mais aussi les cris d’élèves qui, accompagnés par leurs
professeurs, découvraient à bord d’un petit train ce qu’était
une réserve écologique.
Le soleil se couchant, le lieu était
encore plus beau, teinté des couleurs du coucher de soleil il était
donc compliqué de partir de ce merveilleux lieu. Surtout si en plus
tu ressens que tu rates ta mission. Une vague de scepticisme et de
tristesse envahit les enfants. Maria se rapprocha d’Arthur. Elle
savait comment il se sentait. Il n’y avait plus d’espoir, la
civilisation détruit tout. Petit à petit nous devrons nous habituer
à vivre sans les belles choses du monde. Elle essaya de consoler son
ami en lui disant ces choses mais la réaction d’Arthur fut
inattendue:
- Non, Maria, non ! Ce n’est pas ça, comprends-le. Ce n’est pas une histoire d’espaces réservés, ni de modes de vie, ce n’est pas une mode de l’écologique d’une poignée de fous. C’est tout le contraire, il faut mettre les choses à l’endroit et commencer à comprendre que la nature n’est pas une partie de la civilisation et de l’homme mais que c’est l’homme qui est une partie de la nature et jusqu’à ce que nous comprenions ceci, notre recherche désespérée du bonheur continuera.
Maria comprit que le problème était
plus grave et que par conséquent la solution serait plus compliquée
à trouver. Il fallait retourner aux origines de l’homme pour
changer sa mentalité et sa conscience. C’est sûr, la vieille
Europe malade devait prendre cet élixir qui la transformera et qui
lui fera retrouver sa vraie humanité perdue dans la civilisation.
- Je comprends, Arthur, ne perds pas espoir. Nous sommes jeunes et nous lutterons pour y arriver. Le futur nous appartient et nous ne nous laisseront pas vaincre.
Elle se rapprocha de lui et lui prit la
main. Arthur serra fort la main qu’elle lui tendait.
- Je connais un autre chemin! dit soudain Maria, retournons au point de départ: le Non Plus Ultra.
- Que veux-tu dire par là? demanda Arthur
- Oui, la clé se trouve dans ce que tu as dit! Les hommes ont dépassé les limites de la connaissance et se sont crus les maîtres du monde. Où étaient ces limites à l’époque des grecs et des romains?
- Je ne sais pas, répondit le jeune homme.
- Eh bien, les colonnes d’Hercule, au détroit de Gibraltar, les limites du monde connu, la dernière frontière pour les navigateurs de l’époque. Une fois le détroit dépassé, s’ouvrait un lieu inconnu plein de craintes. Si l’homme n’a pas utilisé correctement la connaissance et la science, c’est peut-être là-bas que se trouve notre salvation. Demain nous irons aux ruines romaines de Bolonia et avant, comme Ana insista, ils planteraient le petit olivier dans le parc du poète, dans le bois perdu. Elle parlerait avec Anna de sa conversation avec Arthur. Elle l’avait vue écrire un journal intime et cela lui avait paru une bonne idée de laisser un témoignage de ce qu’elle avait vécu pour le moment et de, elle en était sûre, ce qui lui réservait le destin.
La clarté commençait à s’imposer
sur l’obscure noirceur de la nuit. Petit à petit, la lune laissait
place au soleil. Arthur, assit sur le rebord de la fenêtre,
observait, impatient, le petit coffre dans lequel ils devraient
mettre les ingrédients.
-De la salive de caméléon, bien sûr!
On en trouve partout …!-dit-il à voix basse, avec une pointe
ironique et amère dans la voix
Il regarda vers la fenêtre, alors
qu’il écoutait le rythme changeant de la respiration d’Anton. Il
avait besoin de sortir, d’aller à la recherche de ce fameux
caméléon, il ne pouvait plus attendre. Il se leva et se dirigea
d’un pas léger vers Anton.
-Eh, Anton, réveille-toi! -Anton se
retourna dans son lit- Allez, allez, on doit partir –Dans dix
minutes -répondit Anton, avec une voix roque à cause du sommeil.
-Non, allez on doit partir maintenant.
Anton se leva petit à petit, pour
éviter d’avoir la tête qui tourne. Arthur sourit en voyant le
visage endormit d’Anton.
Qu’est ce qu’il y a? –dit Maria,
qui venait de franchir la porte.
Derrière elle apparut Ana, frottant
ses grands yeux marron, et baillant. Elles étaient toutes les deux
drôles à voir.
-Je n’en peux plus d’attendre,
Maria -dit Arthur en répondant à la question qui n’avait pas
encore été posée, mais que tout le monde avait en tête- J’ai
peut-être une occasion de la sauver, mais nous n’avons pas
beaucoup de temps. Les personnes meurent, tu sais? Si nous ne nous
dépêchons pas, tout ça n’aura servi à rien.
-Doucement, Arthur, ne t’inquiète
pas. Laisse nous le temps de nous habiller et nous chercherons de
nouveau -dit Anton, détendant l’atmosphère.
Une demi-heure après, le soleil
brillait déjà. Les quatre enfants sortirent par la porte de
derrière, en essayant de faire le moins de bruit possible. Ils
cherchèrent le bus le plus proche qui les emmènerait à Bolonia.
-Je suis convaincue que vous allez
adorer -dit Maria, dont la joie se voyait dans ses yeux bleus.
Arthur se motiva un petit peu en voyant
le visage joyeux de son amie. Mais il ne pouvait pas effacer de son
esprit la tristesse qu’il ressentait à l’idée de ne pas arriver
à temps. Anton observait le paysage, qui changeait peu à peu. Des
petites maisons et des champs défilaient devant ses yeux jusqu’au
moment où il vit la mer, qu’il n’avait pas l’habitude de voir
de si près dans son pays. C’était un paysage inouï. Aucun d’eux
ne s’imaginait voir un tel paysage. Au fond, la mer, d’une eau
pure et cristalline. Depuis la plage on pouvait parfaitement voir
l’Afrique, car seulement 14 kilomètres les séparaient. Le
téléphone portable d’Anna lui souhaita la bienvenue au Maroc. A
droite, on devinait le manteau vert des cimes des pins et en son
flanc, une immense dune, aussi gigantesque qu’une montagne, qui
prenait racine dans la mer. Et depuis cette même plage, tu pouvais
voir les colonnes d’un temple romain et ses statues. Comme une
prémonition qu’ils étaient dans le bon endroit, ils virent passer
par le détroit un groupe de dauphins qui nageaient vers l’océan.
- Comment un tel lieu peut-il exister ? dit Anton, habitué à la neige de son pays, -je me sens grand, géant, comme Hercule. L’Afrique est là-bas et je peux presque la toucher, et je suis en Europe. Dans mon dos, comme témoignage muet du temps qui passe, se trouvent des ruines romaines et ce soleil, qui réchauffe, et ces arbres qui se différencient du bleu du ciel, et cette dune, immense, que le vent fait chavirer à tel point qu’elle a l’air vivante. Et en plus, il n’y a personne. La plage n’est pas urbanisée.
- C’est que l’accès à cet endroit est compliqué, comme tu as pu le constater. Allez, on va se baigner dans la mer, lui suggéra Anna.
Ils n’hésitèrent pas, ils se
dévêtirent rapidement et plongèrent dans ces eaux transparentes,
dans lesquelles on pouvait voir les poissons. L’eau était très
froide et les vagues étaient grandes et écumeuses. Ils se sentirent
libres. Le goût salé de la mer, l’impression de petitesse qu’ils
ressentaient, plongés dans cette masse d’eau vive, qui s’agitait
avec les vagues. Ils nagèrent et jouèrent sans se poser de
question. Ils se sentirent de nouveau comme des petits enfants.
Il était déjà plus de midi, et les
intestins des enfants commençaient déjà à grogner. Ils n’étaient
pas encore habitués à l’horaire espagnol. Ils ne mangaient
jamais si tard. Le gargouillement d’Arthur fut le plus bruyant de
tous, ce qui provoca des éclats de rire.
-C’était mon estomac, hein –dit-il
gêné.
Cette affirmation provoca un éclat
de rire à Maria, dont le regard était figé sur Arthur, sans
pouvoir penser à autre chose. Ses yeux étaient aussi profonds que
la mer, et aussi brillants que les étoiles. C’était si...
-La terre appelle Maria, tu me reçois?
–lui dit Anna, la sortant de ses rêves.
-Eh, quoi? -dit Maria, qui sentait
qu’elle rougissait.
-Tu as amené à manger? -demanda
Anna, avec un sourire complice.
-¡Ah, oui! Une seconde
–repondit-elle, se tournant pour chercher dans s apetite valise
verte- C’est là! –dit-elle joyeusement.
Elle repartit un petit tupperware à
chacun, avec des couvercles de différentes couleurs, et dans lequel
il y avait quelque chose de marron doré. En ouvrant le tupperware et
en sentant, de la bouche d’Arthur sortit un petit cri de plaisir.
-Ca sent bon! –dit-il émerveillé
alors qu’il le prenait pour goûter- Hum... c’est quoi?
-C’est un bifteck pané. Hier ma
mère m’en a laissé quelques-uns préparés pour aujourd’hui, et
avant de sortir, j’ai décidé d’en prendre.
Personne ne parlait alors qu’ils
mangeaient. Parfois, Maria regardait Arthur, et s’il s’en rendait
compte, elle se retournait et rougissait de nouveau.
Quelques heures plus tard, le soleil
commençait déjà à se coucher. Ils se promenaient au bord de
l’eau, pendant que Maria leur racontait des histoires de son
enfance, qu’elle allait avec sa famille à cette plage où elle
jouait dans l’eau jusqu’au crépuscule.
-On mangeait des sandwichs de
tortillas...
- Et des biftecks panés?
L’interrompit Anton
-Oui, des biftecks aussi –répondit
Maria enchantée à l’idée qu’Anton ait tant apprécié la
nourriture préparée par sa mère.
Pendant qu’ils se promenaient, Ana
regarda une pierre, où était gravé quelque chose. La jeune fille
s’arrêta, appelant les autres.
-Que se passe-t-il? –Demanda Maria
préoccupée.
-Venez, je crois que j’ai trouvé
quelque chose! -dit Anna
La pierre était usée et moisie.
Malgré tout, les lettres étaient parfaitement déchiffrables. Avec
précision et fermeté, quelqu’un avait écrit dessus:
Chers voyageurs:
Le voyage a été compliqué, et il
sera dur, mais vous ne devez pas regarder derrière, car tout travail
a une récompense. Vous devrez passer par beaucoup d’autres lieux,
et vous vivrez des aventures insoupçonnées, mais maintenant je vous
dis seulement qu’au plus haut point, vous trouverez le cœur de
Bolonia, et avec lui, la raison de votre présence ici. Et
souvenez-vous: tout peut s’accomplir si le rêve est possible.
A votre service:
Un humble serviteur
-Que veut-il dire par “le point le
plus haut”? -dit Maria perplexe
Anna commença à regarder autour
d’elle. Le point le plus haut. Le cœur de Bolonia. Notre
objectif... Il était clair pour elle que lorsqu’il parlait
d’objectif il se référait au caméléon, et à propos du point le
plus haut, et bien, logiquement, il se référait à un lieu élevé,
sûrement, la dune. Mais, le cœur de Bolonia? Elle ne comprenait pas
cette partie. Elle continua à regarder autour d’elle.
L’amphithéâtre? Le musée? Son regard se dirigea, sans qu’elle
ne s’en rende compte, vers les dunes, et en levant les bras, elle
commença à courir, en criant:
Et elle partit en courant en
direction de la montagne de sable Le sable brûlait les pieds, ce qui
fit qu’ils se dépêchèrent toujours plus. Parfois ils glissaient
vers le bas, comme si tu étais en train de monter un escalator en
sens contraire. Ils rigolèrent beaucoup tous les quatre à cause de
cette drôle de sensation.
Au final, Anton fut le premier à
atteindre le sommet et s’assit en attendant ses amis. Il voulut
faire une blague à Ana en faisant semblant de la pousser pour
qu’elle tombe tout en bas mais lui-même se chargea de l’aider
pour qu’elle ne tombe pas. Ils rigolèrent beaucoup de cette
blague.
Ils étaient enfin arrivés au sommet,
après cette divertissante ascension. Anton s’assit près d’Anna,
observant le paysage qui les entourait désormais. Même si la
lumière s’assombrissait, le paysage s’illuminait de lui-même.
Entouré par des montagnes et la mer, qui brillait majestueuse devant
lui, Anton décida qu’il ne pourrait pas mourir avant de revenir
dans cet endroit. Arthur fut incapable de s’asseoir, ni de
contempler le paysage. Il regardait des deux côtés, sans être
capable de trouver quelque chose. Une grotte, un arbre, n’importe
quoi. Rien, il n’y avait rien.
La nuit était enfin tombée sur la
plage froide de Bolonia. Maria voulait partir, mais Arthur ne voulait
pas. “S’il te plait, Maria –avait-il dit- ceci est très
important pour nous tous, nous ne pouvons pas partir comme ça, les
mains vides. S’il te plait, sois confiante, ne perds pas espoir.
Mais le froid commençait à le faire trembler et ses dents
claquaient.
- Tu as froid? –lui demanda Arthur.
-Oui, dit Maria à mi-voix
Arthur serra alors Maria dans ses
bras, elle qui sentait à quel point ses joues rougissaient. Elle
remercia l’obscurité de la nuit qui empêchait à Arthur de voir
son visage. Elle décida de ne pas bouger, de rester comme ça, dans
cette position, entre ses bras, c’était une offre du destin
qu’elle ne pensait pas refuser.
Deux heures de plus passèrent. Le
froid torturait toujours les enfants, mais ils ne pouvaient pas se
laisser vaincre. Tout d’un coup, derrière quelques genêts, on
entendit un bruit, et les branches commencèrent à bouger. Les
quatre se levèrent en même temps, dans un mouvement presque
comique. D’entre les genêts sortit le visage familier du vieil
arboriste.
-Je vois que vous avez eu du mal à
arriver jusqu’ici, mais j’ai apprécié votre détermination, et
votre loyauté. J’ai ici la dernière épreuve.
Derrière moi va s’ouvrir une porte, qui vous conduira, par
le biais d’un passage secret, au cœur de Bolonia. Le caméléon
est là-bas. Bonne chance!
Et comme il est arrivé, le vieillard
s’en alla. Les enfants avancèrent sans parler. L’intérieur du
passage était obscur et humide. Les racines couvraient le plafond,
du sable et des insectes tombaient. Plusieurs fois, des insectes
tombèrent sur Anna, provoquant quelques petits gris de dégout. A
chaque pas qu’ils faisaient ils pénétraient de plus en plus dans
l’obscurité.
Après avoir parcouru une longue
distance une lumière commença à briller devant leurs yeux. Ils
commencèrent à courir, soulagés de pouvoir voir. Ils arrivèrent
dans une grande ferme, où les mêmes racines qui, avant les avaient
horrifiés, les émerveillaient désormais. La lumière venait du
centre de la ferme, ou se trouvait un énorme être vert, avec des
yeux exorbités, énormes, et dont le regard était triste. Sa peau
pleine d’écailles, sa longue queue qui se dressait droit, avec un
petit cercle au bout. Ils étaient devant le caméléon.
De plus, sortaient des racines et toujours plus de racines, qui se rejoignaient sur les murs de la ferme. De certaines, poussaient de petites fleurs, dont les fruits n’étaient ni plus ni moins que de la lumière. Ils comprirent alors:
De plus, sortaient des racines et toujours plus de racines, qui se rejoignaient sur les murs de la ferme. De certaines, poussaient de petites fleurs, dont les fruits n’étaient ni plus ni moins que de la lumière. Ils comprirent alors:
-Le cœur de Bolonia-dit Ana d’une
voix triste.
-Mon Dieu –murmura Maria- il est
énorme…
-Oui, il est énorme -dit Ana, en
mettant sa main dans son sac- Il va mourir! Il languit! Il est
épuisé, son cœur bat lentement!
Elle sortit de son sac un petit
flacon en verre que lui avait donné le vieux sage, dans le dos des
autres, quand ils sont entrés dans la grotte. Elle
se rapprocha de lui sans peur. Quand elle se trouva face à
lui, ils se regardèrent dans les yeux. L’animal ouvrit la bouche
et un filet de bave sortit. Cet instant fut magique. Anna comprit
l’animal et se dépêcha d’ouvrir le coffre pour que la bave
coule dedans.
C’est alors que la lumière du
caméléon brilla toujours plus, les laissant aveugles. A l’intérieur
de leurs esprits, ils entendirent la voix du vieillard disant:
“Vous avez accompli la dernière
épreuve. Vous avez été très courageux, et vous vous êtes
dépassés. Ana, tu as été capable de voir plus loin que personne.
Anton, Arthur, Maria ne croyez pas que je ne vous ai pas observés.
Vous avez été courageux en ayant confiance en votre objectif et en
même temps, fidèles à vous-mêmes. Vous avez terminé votre
mission en Espagne. Nous nous reverrons très vite”
La voix disparut en même temps que la
lumière aveuglante, et les jeunes apparurent en haut de la dune. Il
commençait à faire jour, et les premiers rayons de l’aube
bourgeonnaient sur la mer. Ana regarda sa main. Dans celle-ci, se
trouvait un petit flacon en cristal, avec un bouchon en liège, et
dans lequel se trouvait un liquide brillant et collant qu’elle se
dépêcha de mettre dans le coffre. Un sourire se dessinait sur son
visage.
-Nous avons réussi! –cria-t-elle en
levant la main.
Les autres l’imitèrent, criant de
joie, et levant les mains en l’air. Ils avaient réussi! Ils
avaient dans le coffre le premier ingrédient de l’élixir. Et
maintenant, quoi? Ils étaient tous d’accord: A dévaler la dune!
La nuit tombait déjà, ils rangèrent
tout ceci dans les sacs et dévalèrent. Ils faisaient des tours vers
le bas mais se sentaient entourés par quelque chose de plus que par
du sable. Quelque chose qui prenait de la vitesse, comme une spirale
qui les emmenait au loin.
En effet, ils avaient trouvé la
manière de se transporter dans le pays suivant où ils devaient
continuer la recherche des autres ingrédients de l’élixir.
16 décembre 2012
Prémière péripétie du récit en espagnol.
Nos élèves viennent de terminer la rédaction de la prémière péripetie de notre récit, celle qui se passe en Espagne. Ils l'ont fait à leur classe de literature avec leur professeure Fe Hinojosa. Ils ont travaillé d'une façon colaborative et ils ont compté avec les impressions que ses partenaires de la France, la Pologne et L'Italie leurs ont envoyées. Ils ont écrit en espagnol d'abord et maintenant ils voient comment traduire avec leurs profs de français. Ils ont eu des très bonnes idées et beaucuop d'imagination.
Au cours de la semaine prochaine, la version en français sera publiée sur ce blog.
" No fue fácil el viaje. Los muchachos sintieron un vértigo intenso y una sacudida en sus cabezas que duró algo más que unos segundos.
Llegaron al lugar. Hoy era solo un pequeño parque cercado donde habían instalado toboganes y columpios para niños. Unos pocos pinos recordaban la arboleda que fue en su día y aún quedaban algunas retamas de flores blancas y amarillas que perfumaban el aire. Pero por más que buscaron, las retamas estaban vacías de sus antiguos inquilinos.
Au cours de la semaine prochaine, la version en français sera publiée sur ce blog.
" No fue fácil el viaje. Los muchachos sintieron un vértigo intenso y una sacudida en sus cabezas que duró algo más que unos segundos.
Pero tenían claro cuál era su misión y estaban dispuestos a llevarla a
cabo a pesar de los riesgos que encerraba y los peligros con los que se podían
encontrar.
Cuando abrieron los ojos se encontraron delante del portal de la casa de
la que María les había hablado y Arthur estaba con el dedo tocando el timbre.
Antes de que pudiera reaccionar y darse cuenta de lo que estaba haciendo, se
vio ya con una señora que había abierto:
- ¿Qué deseas muchacho? – le preguntó
- Pues…
- ¿Qué os pasa? ¿Queréis entrar y ver la
casa? No es hora de visitas, ya han terminado, pero si queréis os puedo dejar
pasar. Esta vieja casa se nutre de muchachos como vosotros, hace que su viejo
dueño permanezca vivo en la memoria.
-
¿Vive aquí una chica que se llama María?
-
No, aquí no es pero yo soy su madre. ¿Sois sus amigos de
Briére?
-
Sí, hemos venido a buscar a María y a Anna.
-
Bien, yo soy la madre de María, pero aquí no es. Esta es la
casa natal de nuestro poeta más famoso.
-
!Ah, si...!, ¿cómo era el nombre de su dueño? Es que lo
hemos olvidado
-
¡Ay, los estudiantes…! ¡Rafael! ¡Rafael Alberti, poeta de la
Generación del 27! Nació aquí en esta ciudad, y como a vosotros no le gustaba
ir al colegio. Prefería el aire del mar y de las arboledas. Desgraciadamente
quedan pocas ya. ¡Anda, venga, entrad ya mientras yo termino el trabajo y
cierro. Luego os llevaré con María y Anna, se van a llevar una gran sorpresa.
Los muchachos entraron a un patio soleado
donde había una habitación contigua y unas escaleras. Pasaron a la habitación y
allí se encontraron con dibujos, pinturas, fotografías y estantes con libros.
Todos pertenecían al poeta.
De pronto, vieron que de uno de ellos salía una especie de luz y se acercaron. Era
el libro La arboleda perdida, y Antón
empezó a leer:
“En
la ciudad gaditana de El Puerto de Santa María, a la derecha de un camino,
bordeado de chumberas, que caminaba hasta salir al mar,(…) había un melancólico
lugar de retamas blanca y amarillas llamado la Arboleda Perdida”
De repente, la habitación se oscureció y
del libro salió una voz que continuó la lectura. Era la voz del poeta…
“Todo
allí era un recuerdo: los pájaros rondando alrededor de los árboles; el viento,
trajinando de una retama a otra, pidiendo copas verdes y altas para agitarlas y
sentirse sonoro. Todo allí sonaba a pasado, a viejo bosque sucedido. Hasta la
luz caía como una memoria de la luz, en aquella arboleda perdida de mi sangre"
Terminada la lectura, el poeta les habló:
-Id a la arboleda perdida de mi infancia.
Buscad entre las retamas. Allí encontraréis lo que buscáis. Aquello es un
paraíso lleno de sol y vida. Si estáis atentos veréis camaleones, igual que los
veía yo. Pero tenéis que ser más sigilosos que ellos, que son unos expertos en
el camuflaje.
Se apagó la voz y la habitación recobró su
luz original. Ya tenían una pista. Un camino que seguir. Estaban contentos y
animados.
La señora apareció por la habitación y les
dijo que ya era hora de cerrar. Se sentían cansados y hambrientos. ¿Dónde
estaría ese lugar?
-Señora, ¿dónde podemos encontrar un lugar
llamado “la arboleda perdida”?
- Ah! ¡Ya estáis interesados, ¿no? Pues
venid conmigo, mi hija María que estudia cerca de allí, os llevará. Ahora está
con su amiga italiana que ha venido a verla. Venid, seguidme. Yo vivo muy cerca
de aquí. Este es mi trabajo, me encargo de cuidar la casa natal del poeta, ahora es una Fundación.
Era
una mujer joven, amable, acostumbrada a tratar con jóvenes. Tenía la simpatía y
la cordialidad que caracterizaba a los pueblos del sur. Se reía muy fácilmente,
incluso de las cosas que ella misma decía, para luego, poder reírse. Durante el
trayecto a su casa, no paró de hablar. Preguntó sin discreción cómo habían
venido, qué curso estudiaban, por qué estaban sin sus padres… Incluso por qué
vestían tan abrigados con el calor que hacía, que allí todo el mundo llevaba
ropa más “ligerita”.
Arthur, que era más tímido, no supo qué
contestar y se quedó callado, pero Antón salió muy bien del paso diciéndole que
estaban allí realizando un proyecto, gracias a una beca de investigación, y que
María les había dicho por facebook que podían quedarse en su casa.
La mujer asintió y les dijo que no había
nada más que hablar, se quedarían allí y María los acompañaría en lo que les
hiciera falta.
Una vez que llegaron al domicilio, la
señora dio un grito desde la puerta y la llamó:
-Maríííía… ¡Ven! Mira con quién vengo. Son
los chicos que conociste en Francia que han venido a la Fundación esta mañana y
se van a quedar con nosotras unos días, mientras realizan un trabajo de, no sé
qué, que están haciendo.
María bajó las escaleras y detrás venía su
amiga, Anna. Cuando se vieron los chicos no podían creerlo. Pero si eran ellos,
sus amigos, Arthur, de Francia y Antón, de Polonia, que por fin venían a velas.
Arthur les habló a las chicas de la necesidad
de encontrar algún camaleón, sin revelarles aún el secreto de su misión. Anna,
que, aunque no era de allí, conocía muy bien el lugar pues venía casi todos los
veranos a ver a su amiga, les dijo que eso sería muy difícil ya que la ciudad
había cambiado mucho y casi todo el camino que lleva al mar ya no es de pinos y
retamas sino de calles, casa y edificios. Incluso habían construido un centro
comercial y ahora los jóvenes se divierten más en el comercial que en el
sendero de pinos que llevaba al mar y que, de forma tan acertada, recibía el
nombre de “Camino de los enamorados”.
Se le notaba a la muchacha un alma sensible
a la belleza. Era amante de la lectura y en sus ratos libres le gustaba
escribir. También era aficionada a coleccionar
piedras preciosas, le atraían por su color y por el enigma que encierran
al ser conocedoras del corazón de la Tierra. En Anna, que era natural de
Sicilia, no podía pasar desapercibida la fuerza y los misterios del volcán que
guarda su isla.
María, en cambio, era una joven audaz y
atrevida. Le gustaba la naturaleza y la aventura. Era curiosa de la gente, de
sus costumbres, de su forma de vida y tenía una enorme facilidad para
comunicarse con los demás. Pronto hizo que los jóvenes se sintieran como en
casa.Les enseñó la vivienda y les dijo donde podían dormir. Les habló de sus
amigos, del grupo ecológico al que pertenecía, de sus inquietudes y
motivaciones. Con alegría, les dijo que mañana irían a ese lugar que buscaban e
intentarían encontrar algún camaleón y que, si no lo encontraban allí, irían a
los Toruños, otro lugar de esta ciudad, que se había convertido en un espacio
natural protegido. El hombre poco a poco tomaba conciencia de su poder de
destrucción de la naturaleza y por eso tenía que reservar algún espacio y
protegerlo de sí mismo.
Athur y Antón estaban ya tan cansados y
hambrientos que oían a María como un lejano “bla-bla-bla…bla bla bla…” Y
pensaban, pero, en esta casa ¿cuándo se come? De acuerdo, seremos sus huéspedes
pero son ya las tres de la tarde. Somos unos héroes pero seguimos teniendo una
enorme necesidad de comer. ¡Qué tarde comen los españoles!
Y por fin, la voz de María-madre:
-Niños, ¡a comer!
Bajaron las escaleras y se dirigieron a un
fresco patio con flores. Es cierto que hacía calor. La madre de María había
preparado una mesa abundante, con jamón, gazpacho, croquetas, tortilla de
patatas… Eran alimentos refrescantes que ellos no solían tomar pues venían de
países más fríos. Mientras comían, la madre de María se echaba aire con un
abanico y les insistía constantemente en que comieran y lo probaran todo, que
estaba muy bueno. Arthur y Anton se dieron cuenta de que tenían que decir
cuatro o cinco veces que no querían algo
para que sus anfitriones dejaran de insistir. Formaba parte de la costumbre,
del mismo modo que comer tan tarde o dormir la siesta.
Cuando comieron se fueron a su habitación a
descansar. La hora de la siesta era tan silenciosa como la noche. Si se hablaba
era muy bajito. Así se acercó María a decirles que por la tarde irían con sus
amigos al castillito, que es como denominaban la gente de la ciudad al castillo
de San Marcos, antigua mezquita árabe, donde dicen se apareció la virgen y un
rey cristiano le compuso unas cantigas en alabanza.
Conocieron a los amigos de María y Anna.
Eran alegres, les gustaba la fiesta, solían hablar muy alto y reían por todo.
Uno de ellos propuso entrar en los jardines del castillo y así lo hicieron.
Estuvieron hasta bien entrada la madrugada reunidos allí. Arthur y María se
apartaron un poco del grupo y pasearon por los alrededores. Compartían el mismo
interés por la naturaleza y la misma preocupación por su devastación. En un
momento, Arthur estuvo a punto de revelarle a la muchacha el motivo de su
estancia allí, cuál era su misión. No hizo falta, pues entre las ruinas de piedras
apareció el cofre del que le habló el viejo sabio. Era una caja de mimbre,
adornada con conchas marinas, pequeñas ramas secas y unas extrañas bolas de
fibra vegetal. El muchacho se sorprendió tanto, que la muchacha comprendió
enseguida que aquello encerraba algún misterio que ella no iba a dejar escapar.
Fue así como Arthur le habló de la enfermedad de su pariente, de la extraña
epidemia, del viejo sabio-herborista, del secreto del elixir, capaz de detener
esa enfermedad y del viaje que habían emprendido para encontrar los
ingredientes.
Decididamente María y su amiga no se iban a
quedar atrás, juntos lo lograrían. Mañana mismo se ponían en acción. No podían
perder ni un solo instante. Cogieron el cofre y se fueron para la casa. Con el
cofre entre las manos sentían los
latidos de la naturaleza y aunque, eran agónicos y débiles, con su ayuda
podrían salvarla. La naturaleza seguía siendo un misterio y en ella misma
estaba su salvación. Solo necesita de jóvenes deseosos de conseguirlo.
Muy temprano salieron al día siguiente los
cuatro amigos. Se dirigieron en primer lugar al mar por ese camino de árboles y
retamas que hablaba el poeta, pero por allí solo vieron calles asfaltadas,
coches circulando por ellas, edificios construidos o en nueva construcción. Un
paisaje de grúas, camiones y ruidos que nada tenía que ver con lo que era
antes. María les contó que los camaleones, casi todos, perecieron atropellados
por los coches. Eran animales que andaban muy lentamente y al cruzar un camino,
convertido en carretera, pasaba un coche y los mataba. Su madre le dijo que los
últimos que ella había visto estaban siempre aplastados por un coche. Y no
recordaba ya, cuando fue el último que vio vivo.
Llegaron al lugar. Hoy era solo un pequeño parque cercado donde habían instalado toboganes y columpios para niños. Unos pocos pinos recordaban la arboleda que fue en su día y aún quedaban algunas retamas de flores blancas y amarillas que perfumaban el aire. Pero por más que buscaron, las retamas estaban vacías de sus antiguos inquilinos.
-Tendremos que ir a Los Toruños – dijo
María – Ese es un espacio protegido. Allí puede que lo encontremos.
¡Qué lugar tan hermoso: las marismas, el
pinar, la desembocadura del río en una playa virgen, las dunas y las lagunas!
Anna comentó que la primera vez que estuvo en ese lugar vio flamencos en las
salinas. El sol resaltaba los colores del paisaje, el cielo de un azul intenso,
el verde de los pinos, el amarillo de la arena, la variedad de las flores. Todo
ello, junto con los sonidos del viento, del mar, los pájaros… ¡Allí lo iban a
encontrar!
En el centro de recursos ambientales que
había en la zona, pudieron alquilar unas bicicletas para recorrer el parque.
Hablaron con los responsables de la reserva para saber si ellos habían visto
camaleones por allí y el guía les dijo que aunque intentaban preservar ese
medio natural, era muy difícil, pues ya era un poco tarde y algunas especies
estaban en peligro de extinción, como el camaleón estaba ahora protegido por la
ley, y que se multaba a las personas que los capturaban. Pero incluso así,
todavía hay personas que no respetan la naturaleza y tiran latas, plásticos…
Estaban cansados de recoger basura en el parque. Los chicos decidieron
ayudarles limpiando la playa con los responsables del parque.
Ninguno de los jóvenes había visto en
verdad un camaleón, solo lo conocían por los libros. Sabían de sus ojos
abultados que miraban en todas direcciones, su cola rizada, su lengua ágil para
cazar moscas, y sobre todo cómo cambian
de color para despistar a sus perseguidores. Pero nunca habían visto uno.
Antes de despedirse, el guarda en
agradecimiento les ofreció un pequeño olivo que había surgido espontáneamente
de un hueso de aceituna y que él había sembrado en una maceta.
Anna dijo que sí lo querían y que lo
plantarían como símbolo de la misión que iban a llevar a cabo. Lo recogerían al
devolver las bicicletas. La muchacha sintió la necesidad de contar sus
sensaciones y dejarlas impresas en la memoria para siempre. Esa misma noche las
escribiría en un cuaderno a modo de diario.
Pasaron el día recorriendo las marismas,
descansaron al sol, en silencio, observando las retamas y los árboles. Oyeron
el viento y el mar, pero también el griterío de escolares, que acompañados de
sus profesores, eran llevados en un trenecito a contemplar lo que es una
reserva ecológica.
Caída la tarde, el lugar era aún más
hermoso teñido de los colores del ocaso
y costaba trabajo irse de allí. Sobre todo si nuevamente sientes que fracasas
en la misión. Un halo de escepticismo y tristeza invadió a los muchachos. María
se acercó a Arthur. Sabía cómo se
sentía. No había esperanza, la
civilización lo arrasa todo. Poco a poco tendremos que acostumbrarnos a vivir
sin las cosas bellas del mundo. Intentó consolar a su amigo diciéndole estas
cosas pero la reacción de Arthur fue inesperada:
-
¡No, María, no!.
No es eso, entiéndelo. Esto no es cosa de espacios protegidos, ni de estilos de
vida, no es una moda de lo ecológico, para unos cuantos locos. Es al revés, hay
que darle la vuelta a las cosas y empezar a comprender que no es la naturaleza
una parte de la civilización y del hombre sino que es el hombre una parte de la
naturaleza y hasta que no lo entendamos así seguiremos perdidos en busca de la
felicidad.
María
comprendió que el problema era más grave y también más complicada la solución.
Había que volver a los orígenes, cambiar la mentalidad y la conciencia de los
hombres. Es cierto, la vieja Europa enferma debe tomar ese elixir que la
transforme y le haga recuperar su verdadera humanidad perdida en la
civilización.
-
Lo entiendo,
Arthur, no te desanimes. Somos jóvenes y lucharemos para conseguirlo. El futuro
es nuestro y no nos dejaremos vencer.
Se
acercó a él y le cogió una mano. Vio cómo Arthur le correspondía apretando fuertemente esa
mano que ella le ofrecía.
- !Ya sé otro camino! -dijo de repente María- Volvamos
al punto de partida: el
Non Plus Ultra.
-
¿Qué quieres
decir?- preguntó Arthur
-
!Sí, en lo que
has dicho está la clave! Los hombres han
atravesado los límites del conocimiento y se han sentido dueños del mundo
¿Dónde estaban esos límites, según los antiguos griegos y romanos?
-
No sé -
respondió, el joven.
-
Pues, las
columnas de Hércules, en el estrecho de Gibraltar, los límites del mundo
conocido, la última frontera para los antiguos navegantes del Mediterráneo.
Traspasado el estrecho, se abría un lugar desconocido lleno de temores. Si el
hombre no ha usado bien el conocimiento y la ciencia, es allí donde quizá se
encuentre la salvación. Mañana iremos a las ruinas romanas de Bolonia y antes,
como insistió Anna, dejarían plantado el pequeño olivo en el parque del poeta,
en la arboleda perdida. Hablaría con Ana de su conversación con Arthur . La
había visto escribir en un diario y le pareció buena idea la de dejar testimonio de todo lo vivido
por el momento y de lo que, estaba segura, aún les reservaba el destino.
La claridad empezaba a ceñirse sobre la oscura negrura de la noche. Poco a poco, la luna iba dando paso al sol. Arthur, sentado en el alféizar de la ventana, observaba impaciente el pequeño cofre en el que deberían meter todos los ingredientes.
-Saliva de camaleón, por supuesto, ! como eso está por todas partes …!-dijo en voz baja, con un deje irónico en su amarga voz
Miró hacia la ventana, mientras escuchaba el ritmo cambiante de la respiración de Antón. Necesitaba salir, e ir en busca de ese dichoso camaleón, no podía quedarse a esperar. Se levantó y se dirigió a paso ligero hacia Anton.
-!Eh, Anton, despierta! -Antón se revolvió en su cama- !Vamos, vamos, tenemos que irnos!
-Diez minutos más -respondió Antón, con su voz ronca por el sueño.
-No, venga, tenemos que irnos ya.
Antón se incorporó poco a poco, para evitar marearse. Arthur se sonrió ante la visión del rostro dormido de Antón.
-¿Qué pasa? -dijo María, que acababa de entrar por la puerta.
Tras ella apareció Anna, restregando sus grandes ojos castaños, y bostezando. Ambas tenían un aspecto algo cómico.
-No puedo esperar más, María -dijo Arthur, contestando a la pregunta que aún no había sido realizada, pero que todos tenían en mente- Quizás tenga una oportunidad de salvarla, pero no tenemos todo el tiempo del mundo. Las personas mueren, ¿sabes? Si no nos apresuramos, todo esto no habrá servido de nada.
-Tranquilo, Arthur, no te preocupes. Deja que nos vistamos y salimos a seguir buscando -dijo Anton, relajando el ambiente.
Media hora después, el sol alumbraba todo. Los cuatro jóvenes salieron por la puerta de atrás, intentando hacer el menor ruido. Fueron en busca del autobús más cercano, que les llevara a Bolonia.
-Estoy segura de que os encantará -dijo María, con gran alegría en sus azules ojos.
Arthur se animó un poco al ver el rostro
feliz de la joven. Pero no podía borrar de su mente el desasosiego que sentía
ante la idea de no llegar a tiempo. Antón observaba el paisaje, que iba
cambiando poco a poco. Pequeñas casas y campos pasaban ante sus ojos hasta que
se abrió a su vista el mar, que en su tierra era tan extraño de tener cerca.
Era un paisaje inaudito. Ninguno de ellos podía imaginar un lugar
como aquél. De fondo, el mar, con unas aguas limpias y cristalinas. Desde la
playa, perfectamente, podían ver África, pues la separaban 14 Kilómetros nada
más. El teléfono móvil de Anna le dio la bienvenida a Marruecos. A la derecha se
divisaba el verde manto de las copas de los pinos y en su falda, una inmensa
duna, gigantesca como una montaña, que adentraba sus pies en el mar. Y desde la misma playa podías ver las
columnas de un templo romano y sus estatuas. Como una premonición de que
estaban en el sitio adecuado vieron pasar por el estrecho un grupo de delfines
que iban al océano.
-
¿Cómo
puede existir un lugar así? - dijo Antón, acostumbrado a la nieve de su país –
Me siento grande, gigante, como Hércules. Está allí África, que casi la puedo
tocar, yo estoy en Europa. A mis espaldas, como testigo mudo del tiempo, las
ruinas romanas y este sol, que calienta, y estos árboles que cortan el azul del
cielo y esa duna, inmensa, que el viento la mueve y parece que está viva. Y
además no hay nadie. La playa está sin urbanizar.
-
Es
que su acceso ya has visto que no es fácil. Venga, vamos a bañarnos en el mar –
le sugirió Anna.
No lo dudaron, rápidamente se desvistieron y se
metieron en esas aguas transparentes, en las que se podían ver los peces.
Estaba muy fría y las olas eran grandes y espumosas. Se sintieron libres. El
sabor salado del mar, lo pequeños que eran, allí metidos en esa mole de agua
viva, que se agitaba con las olas. Nadaron y jugaron desprovistos de
preocupaciones. Volvieron a sentirse como niños pequeños.
Ya pasaba el medio día, y las tripas de los
jóvenes comenzaban a rugir. Aún no se habían acostumbrado al horario de España.
Ellos nunca comían tan tarde. El rugido de Arthur sonó sobre todos los demás,
provocando las risas entre ellos.
-Que conste que ha sido mi estómago -dijo
apurado.
Esta afirmación provocó una boba sonrisa en
María, que se había quedado mirando a Arthur, sin poder pensar en otra cosa.
Sus ojos eran tan profundos como el mar, y con una luz tan brillante como las
estrellas. Era tan...
-Tierra llamando a María, ¿me recibes? -le
dijo Anna, sacándola de sus ensoñaciones.
-Eh, ¿qué? -dijo María, sintiendo como se le
sonrojaban las mejillas.
-¿Trajiste comida? -pregunto Anna, con una
sonrisa cómplice
-¡Ah, sí! Un momento -contestó, girándose para
rebuscar en su pequeña maleta verde- ¡Aquí están! -dijo alegremente.
Repartió una pequeña fiambrera a cada uno,
con tapaderas de varios colores, cuyo interior había una masa de un tono marrón
dorado. Al abrir la fiambrera y olerlo, Arthur soltó un gritito de placer.
-¡Qué bien huele! -dijo maravillado mientras
lo cogía para probarlo- Hum... ¿qué es?
-Se llama filete empanado. Ayer mi madre dejó
algunos preparados para hoy, y antes de salir, decidí coger unos cuantos.
El silencio cubrió a los cuatro jóvenes
mientras disfrutaban de su comida. De vez en cuando, María miraba a Arthur, y
si él se daba cuenta, María se volvía,
nuevamente sonrojada.
Horas más tarde, el sol ya empezaba a caer.
Estaban dando un paseo por la orilla de la playa, mientras María les contaba
antiguas historias de cuando era pequeña, e iba con su familia a esa playa
donde jugaba en el agua hasta el crepúsculo.
-Comíamos bocatas de tortillas...
-¿Y filetes empanados? -la interrumpió Anton
-Sí, filetes también -contestó María encantada
ante la idea de que a Antón le hubiera gustado tanto la comida que había
preparado su madre.
Mientras que iban
paseando, la mirada de Anna se dirigió a una piedra, donde había algo tallado.
La chica se quedó inmóvil, alarmando a
los demás.
-¿Qué ocurre? -preguntó María preocupada.
La roca estaba desgastada y mohosa. A pesar
de ello, las letras se podían leer perfectamente. Con precisión y firmeza,
alguien había escrito en ella:
Queridos viajeros:
Duro ha sido el viaje, y duro
seguirá siendo , pero no debéis mirar atrás, pues todo tiene una recompensa.
Habréis de pasar por muchos más lugares, y viviréis aventuras
insospechables, mas ahora solo os
digo que, en el punto más alto, encontraréis el
corazón de Bolonia, y con él,
vuestro propósito aquí. Y recordad: todo se puede lograr siempre que se pueda
soñar.
Se
despide atentamente:
Un
humilde servidor
-¿Qué querrá decir con
“el punto más alto”? -dijo María aturdida
Anna comenzó a mirar a su alrededor. El punto
más alto. El corazón de Bolonia. Nuestro propósito... Tenía muy claro que con
lo de su propósito se refería al camaleón, y con lo de punto más alto, pues,
lógicamente, a un lugar elevado, seguramente, la duna. Pero, ¿el corazón de
Bolonia? No entendía esa parte. Siguió mirando a su alrededor. ¿El
anfiteatro? ¿El museo? Su mirada se
dirigió, sin pensar, hacia las dunas, y levantando las manos, comenzó a correr,
gritando:
-¡Seguidme chicos, ya sé donde es!
Y salió
corriendo en dirección a la montaña de arena. Los pies quemaban y eso hacía que
corrieran más deprisa. A la vez se resbalaban hacia abajo, como si estuvieras
subiendo unas escaleras mecánicas en sentido contrario. Se rieron mucho los
cuatro con esta sensación.
Al fin, fue
Antón el primero en alcanzar la cima y se sentó a esperar a sus compañeros.
Quiso gastarle una broma a Anna haciendo como si la empujara para que rodara por la arena hacia abajo pero
él mismo se encargó de sujetarla para que no cayera. Ambos se rieron de la
broma.
Tras esa divertida subida, al fin habían
llegado a la cima. Antón se sentó cerca de Anna, observando el paisaje que ahora
los rodeaba. Aunque la luz empezaba a oscurecerse, el paisaje brillaba con luz
propia. Rodeado por montañas y el mar, que brillaba majestuoso ante él, Anton
decidió que no podría morir sin antes volver a aquel lugar. Arthur no fue capaz
de sentarse, ni de contemplar el paisaje. Miraba para un lado y para el otro,
sin ser capaz de encontrar nada. Una cueva, un árbol, cualquier cosa. Nada, no
había nada.
La noche ya había caído sobre la fría playa de Bolonia. María había hecho
amago de marchar, pero Arthur se había negado. “Por favor, María -había dicho-
esto es muy importante para todos, no podemos irnos así, con las manos vacías.
Por favor, ten esperanza, no te desanimes. Pero el frío empezaba a hacerle
tiritar y sus dientes castañeaban.
-¿Tienes frío? -le preguntó Arthur.
-Sí-dijo María a media voz.
Los brazos de Arthur se colocaron al instante
alrededor del cuerpo de María, quien empezaba a notar cómo sus mejillas
empezaban a arder. Agradeció la oscuridad de la noche que le impedía a Arthur
ver su cara. Decidió no moverse, quedarse así, en esa posición, entre sus brazos,
era una oferta del destino que no pensaba rechazar.
Pasaron dos horas más. El frío seguía
torturando a los jóvenes, pero no podían dejarse vencer. De repente, tras unas
retamas, se oyó un sonido, y las ramas comenzaron a moverse. Los cuatro se levantaron
al mismo tiempo, en un gesto casi cómico. De entre las retamas salió el rostro
conocido del anciano herborista.
-Veo que no os ha sido fácil llegar hasta
aquí, pero me ha conmovido vuestro empeño, y vuestra lealtad. He aquí la última
prueba. Tras de mí se abrirá una puerta, que os conducirá por un pasadizo hasta
el corazón de Bolonia. Allí está el camaleón. !Buena suerte!
Y tal y como había aparecido, el anciano se
marchó. Los chicos avanzaron sin soltar palabra alguna. El interior del
pasadizo era oscuro y húmedo. Las raíces coronaban el techo, soltando arena e
insectos. En varias ocasiones, a Anna le caían insectos, provocando unos
pequeños gritos de desagrado. A cada paso que daban se sumían más y más en la
oscuridad.
Ya avanzado un gran trecho, una luz empezó a
brillar ante sus ojos. Comenzaron a correr, aliviados de poder ver. Llegaron a
una gran estancia, donde las mismas raíces que antes los habían horrorizado
ahora los maravillaban. La luz provenía del centro de la estancia, donde se encontraba
un enorme ser verde, de ojos desorbitados, enormes, y de mirada triste. Su piel
escamosa, su larga cola que se erguía recta, con un pequeño círculo en su
extremo. Estaban ante el camaleón. De él
salían raíces y más raíces, que se conectaban con las paredes de la
estancia. De algunas brotaban pequeñas flores, cuyos frutos no eran nada más ni
nada menos que luz. Entonces
comprendieron:
-El corazón de Bolonia -dijo Anna con voz
amarga.
-Dios mío -dijo María en un susurro- es
enorme..
-Sí, es enorme -dijo Anna, metiéndose la mano
en el bolsillo- ¡Y va a morir! !Languidece! !Está exhausto, su corazón late
lentamente!
De su bolsillo sacó un pequeño frasco de
cristal que le había dado el anciano, a las espaldas de los demás, cuando
habían entrado en la cueva. Se acercó a él sin miedo. Cuando
estuvo frente a él, lo miró a los ojos y el camaleón también la miró a ella. El
animal abrió la boca y dejó caer un flujo de saliva. Fue algo mágico. Anna
entendió al animal y se apresuró a abrir
el frasco para que cayera dentro de él.
Entonces, la luz del camaleón brilló más y
más, dejándolos cegados. En el interior de sus mentes escucharon la voz del
anciano, que les decía:
“Habéis superado la última prueba.
Habéis sido muy valientes, y también os habéis superado. Anna, has sido capaz
de ver más allá de lo que nadie ha podido. Anton,Arthur, María no creáis que no
os he estado observando. Habéis sido valientes al tener confianza en vuestro
propósito y a la vez, leales a vosotros mismos. Hasta aquí ha llegado vuestra
misión en España. Nos veremos pronto”
La voz desapareció junto a la luz cegadora, y los jóvenes aparecieron
en la cima de la duna. Empezaba a amanecer, y los primeros rayos del alba
despuntaban rojizos sobre el mar. Anna miró su mano. En ella se encontraba un
pequeño frasco de cristal, con un tapón de corcho, en cuyo interior se
encontraba un líquido brillante y pegajoso que se apresuró a guardar en el
cofre. Una sonrisa se dibujó en su cara.
-¡Lo hemos conseguido! -gritó alzando la mano.
Los demás la imitaron gritando de alegría, y
alzando las manos al aire.¡Lo habían conseguido! Ya tenían el
primer ingrediente del elixir guardado en el cofre. Y ahora, ¿qué? Todos lo
tenían claro: ¡ A rodar por la duna!
Caía ya la tarde,
metieron todo bien guardado en las mochilas y se echaron a rodar. Daban vueltas
hacia abajo pero se sentían envueltos en algo más que arena. Algo que iba
adquiriendo velocidad, como una espiral envolvente que los arrastraba lejos.
Efectivamente, habían
encontrado la forma de transportarse al siguiente país donde tenían que
continuar la búsqueda de otro de los ingredientes del elixir."
Inscription à :
Articles (Atom)